Contaminé, habitant La Chapelle, j’ai cherché du Plaquénil…

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Riposte Laïque

Atteint par le COVID-19 comme probablement des millions de Français, je me suis soigné à la maison, comme pour une banale bronchite. Pas eu envie de goûter aux joies de la salle d’attente bondée de mon médecin traitant. Pas eu envie non plus de faire le parcours du combattant pour être diagnostiqué au Coronavirus. Au bout d’une semaine, un ami médecin retraité m’a prescrit du Plaquénil ainsi qu’un antibiotique, afin d’éradiquer plus rapidement les effets du virus, suite aux préconisations du professeur Raoult, découvert à cette occasion, grâce à Résistance Républicaine. Je dois dire que ce médecin, aux allures d’Indiana Jones et de docteur Schweitzer, m’a convaincu par la logique de son raisonnement : dépister, confiner les seules personnes infectées et les traiter par les moyens médicaux connus.

https://www.valeursactuelles.com/societe/video-un-membre-du-conseil-scientifique-covid-19-denonce-linefficacite-du-confinement-117180

Habitant le quartier de La Chapelle, zone de sécurité prioritaire rebaptisée par nos énarques, « Zone de Reconquête républicaine », je me rends donc dans la pharmacie la plus proche, tenue par des Marocains. On y est bien accueilli : courtoisie, sens du commerce, professionnalisme… Le patron, militant associatif, s’est investi dans la lutte contre la déglingue du quartier et la toxicomanie : son magasin a déjà été l’objet de nombreux braquages, sans toujours avoir reçu, de la part des forces de l’ordre, le soutien attendu. Je fais la queue et les clients, munis de masques, se tiennent à distance respectable. Arrive mon tour : après des allers-retours dans l’arrière-boutique, la vendeuse me dit : « pour ce médicament, je dois en parler au responsable ». « Ah bon que se passe-t-il » lui dis-je ? « On ne peut vous le fournir, on a un lot mais il est contaminé, essayez dans deux autres pharmacies, sinon, demandez à l’hôpital ». Je repars donc avec les seuls antibiotiques et je me dis : « comment des comprimés sous blister peuvent-ils être « contaminés », ça ne tient pas debout ! ». J’apprends peu après que le Maroc vient d’acheter tout un stock de médicament à base de Chloroquine, produit par Sanofi dans ses usines de Casablanca. Et oui, encore la mondialisation : le Plaquénil de notre industrie pharmaceutique, produit au Maroc, restera sur place.

http://www.rfi.fr/fr/afrique/20200319-coronavirus-le-maroc-ach%C3%A8te-tout-stock-m%C3%A9dicaments-%C3%A0-base-chloroquine

Sanofi Maroc précise pour Challenge que sa production marocaine était destinée au marché intérieur de ce pays. Mais Sanofi en produit-il en France ?

Le lendemain, je me rends dans une autre pharmacie du quartier, tenue par des Africains, non loin du métro Marcadet Poissonniers : « vous avez de la chance, il m’en reste une boîte, c’est la dernière ! » Puis je sens quelques hésitations : « c’est quoi cette prescription : un médecin retraité n’a pas le droit de faire des ordonnances, vous allez payer plein pot ! » « Ah bon, c’est combien » répondis-je ? « 5 € 70 ! ». Je repars avec la boîte en question, avec le sentiment qu’on n’avait pas vraiment voulu me la vendre et que j’avais bien de la chance.

Il y a fort à parier que dans très peu de temps, le fameux médicament soit introuvable et fasse l’objet d’un circuit parallèle, comme pour les masques et les gants. République bananière ?

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