Notre-Dame : les statues de cuivre de Viollet-le-Duc restaurées

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L’histoire des grands événements est pétrie de « moments de grâce ». Des moments où les hommes, par leur action conjuguée, approchent la dimension transcendante de leurs œuvres. C’est le cas de l’histoire de la construction de la flèche de Notre-Dame de Paris par Viollet-le-Duc et de ses statues de cuivre.

Nous vivons, avec une dimension démultipliée, ce qu’ont vécu les architectes et sculpteurs du temps de Viollet-le-Duc, lorsqu’en mars 1858, le ministère de l’Instruction publique et des Cultes, sous Napoléon III, donna l’autorisation de rétablir la flèche de la cathédrale Notre-Dame de Paris, datant du XIIe siècle. En 1860, ce sont les établissements Monduit qui furent chargés de la restauration de Notre-Dame de Paris, et les statues des douze apôtres et des quatre évangélistes furent réalisées par le sculpteur Geoffroy-Dechaume.

L’apôtre saint Thomas, patron des architectes, représente Viollet-le-Duc lui-même. Fait original : c’est la seule statue qui regarde la flèche. En effet, lors de sa construction, les détracteurs avaient prédit à Viollet-le-Duc que sa flèche ne tiendrait pas. Or, Geoffroy-Dechaume le représente de trois quarts, tourné vers la flèche par un geste de défi. Sur sa règle d’architecte se trouve une mention latine qui indique qu’« il ne doute pas davantage » (non amplius dubito) de la stabilité de son œuvre. Si l’incendie du 15 avril 2019 a fait mentir temporairement cette prédiction, aujourd’hui, la résurrection de la flèche est en cours et c’est le groupement Le Bras Frères, implanté à Briey-en-Lorraine (Meurthe-et-Moselle), qui est chargé de la dresser de nouveau dans le ciel de Paris.

En 1879, après le décès de Viollet-le-Duc, la grande Histoire avait rejoint celle de Notre-Dame de Paris : c’était le début du chantier de la statue de la Liberté mené par les ateliers Monduit. Ils opérèrent selon la même technique que pour les statues des évangélistes de Notre-Dame. En l’honneur de Viollet-le-Duc, Monduit décida alors d’installer la réplique de la statue de saint Thomas, en bas de l’échafaudage, pour que Viollet-le-Duc assiste au montage à blanc de la statue de la Liberté. Quel symbole !

Aujourd’hui, toutes les statues ont fait l’objet d’une restauration par la société SOCRA (Société nouvelle de conservation et de restauration archéologique), spécialiste des métaux, à Marsac-sur-l’Isle (Dordogne). Fait notoire, cet établissement a déjà réalisé les restaurations du quadrige du Grand Palais et de l’archange du Mont-Saint-Michel.

Comme au temps de Viollet-le-Duc s’est posée la question de la pérennisation des matériaux : comment restaurer tout en consolidant ? Quand le cuivre natif commence à s’oxyder, il brunit. Concernant la patine des statues, la couleur verdâtre du cuivre oxydé n’étant pas volontaire mais liée à la dégradation par l’atmosphère, l’entreprise SOCRA s’est inspirée de la patine de la statue de la Liberté, une patine brunie. Pour les statues de Notre-Dame, c’est cette restitution de la patine naturelle qui a été reproduite, avec du polysurfure de potassium.

Les statues restaurées, telles qu’elles figureront désormais sur la nouvelle flèche de la cathédrale à l’horizon 2024, sont visibles actuellement à la Cité de l’architecture et du patrimoine à Paris.

Il y aura dans le ciel de Paris, grâce à ces techniques de restauration, un peu de la statue de la Liberté, dont l’histoire se mêle désormais totalement à celle de ces statues de cuivre. Leur symbole dépasse à lui seul la ville de Paris.

Sabine Faivre, Boulevard Voltaire

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