Souveraineté européenne : les rêveries d’un Président solitaire

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À La Haye, le président de la République s’est livré, le 11 avril dernier, à un exercice qu’il affectionne particulièrement : décrire l’avenir qu’il envisage pour l’Union européenne, à défaut d’en entrevoir un pour la France. La presse a retenu l’action de quelques militants qui sont venus troubler le déroulement de l’allocution présidentielle. Le fond de ce discours a été largement ignoré de ce fait. Or, les propos présidentiels méritaient l’attention pour ce qu’ils révèlent des intentions du personnage.

D’une certaine façon, ce discours consacré à la supposée souveraineté européenne était un réquisitoire contre la politique menée par l’Union européenne depuis des décennies et que soutenaient les gouvernements de droite comme de gauche, y compris les siens. Il a, en effet, déploré l’absence de politique industrielle européenne, la naïveté en matière d’ouverture commerciale, « l’ouverture inconditionnelle », l’absence de volonté de protéger nos intérêts stratégiques. En réalité tout ce que dénonçaient depuis longtemps les euro-réalistes, au grand scandale de tous les européistes qui sautaient sur leurs chaises comme des cabris en criant au crime lèse-Union européenne. Une fois encore, l’inconséquence et le manque de vision des gouvernements technocratiques que nous subissons sautent aux yeux. Et voici qu’Emmanuel Macron brûle ce qu’il a adoré !

Le plus ahurissant est sans doute le propos liminaire du Président qui consistait en un éloge appuyé de la souveraineté, non française mais européenne, soutenu par des références à Spinoza, appelé en renfort. Ainsi a-t-il souligné que « l’identité et la souveraineté sont intimement liées », que si nous  acceptons de perdre notre souveraineté, nous décidons de ne plus être maître de notre destin et de devenir « simple témoin de l’évolution du monde ». Appliqués à la France, ces propos pourraient être ceux de Jordan Bardella. Mais là où le bât blesse, c’est qu’il s’agissait de la définition d’une hypothétique souveraineté européenne dont, à la vérité, certains de nos partenaires ne veulent pas car ils lui préfèrent le rôle de vassaux des États-Unis au sein d’une communauté dite occidentale.

Mais là n’est pas le plus dangereux. Pour reprendre les propos présidentiels, il s’agissait de définir un « concept très important : celui de souveraineté européenne ». Or, celle-ci est une menace pour la liberté des peuples parce qu’une telle souveraineté ne peut se bâtir que sur les ruines des souverainetés et identités nationales en créant un système impérial qui s’y substituerait. Or, un tel système ne peut se concevoir que par la contrainte. Ce qui est la voie vers laquelle l’Union européenne se dirige. Pas par la contrainte militaire car, grâce à Dieu, il n’existe pas d’armée européenne, mais par la contrainte juridique et financière. L’attitude de la Commission, hélas suivie par bien des États membres, à l’égard de la Hongrie ou de la Pologne le démontre clairement. Et voici qu’elle n’hésite même plus à intervenir dans des affaires de politique intérieure comme celle de la politique éducative.

Ce système impérial bureaucratique s’est développé d’abord dans le domaine de l’agriculture, des échanges commerciaux, puis celui de l’énergie (avec le succès que l’on sait), de l’environnement, de la pêche pour, aujourd’hui, devenir une machine de mise au pas idéologique imbibée de wokisme. Ce qui est dans la logique de la destruction des souverainetés nationales, fondement même du système conçu par Jean Monnet. Lorsque sont détruites les nations et leur identité et niées les origines civilisationnelles de l’Europe, il est naturel d’entreprendre la destruction de la société européenne elle-même : haine de soi, destruction de la langue, déconstruction de l’identité sexuelle, féminisme agressif, militantisme LGBT, écologisme totalitaire, islamophilie, stigmatisation de l’homme blanc accusé de tous les maux, réécriture de l’Histoire. En réalité, la « nouvelle » Union européenne, que Macron souhaite souveraine, est devenue une machine à détruire l’Europe.

Les rêveries du président de la Républiques, exprimées en anglais, démontrent, s’il en était besoin, qu’il ne croit plus à une France souveraine. Elles sont aussi des jalons sur le chemin du destin européen dont il rêve à l’issue de son second mandat. Elles sont, surtout, cauchemardesques car leur traduction dans la réalité suppose la destruction des nations, de leur identité, des liens sociaux naturels. Cette souveraineté européenne est destructrice dans son essence même, puisqu’elle se bâtit sur des ruines, y compris sur celles de la civilisation européenne. Ce que nous propose M. Macron est, en fait, l’impérialisme du néant.

Stéphane Buffetaut, Boulevard Voltaire

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