Corse. Nicolas Battini : « Nous sommes la génération du 11 septembre, de Charlie Hebdo, du Bataclan, de l’assassinat d’Yvan Colonna par un islamiste » [Interview]

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Le grand public dans l’hexagone l’a découvert récemment suite à une interview donnée au journal VA+. Les militants défenseurs des patries charnelles connaissaient toutefois depuis de nombreuses années déjà Nicolas Battini, militant nationaliste corse condamné en 2016 à huit ans de réclusion pour une tentative d’attentat à la voiture bélier commis en 2012 à Corte contre la sous-préfecture.

Il y a quelques années, nous avions interviewé Jean-Guy Talamoni, qui nous exposait sa vision du nationalisme corse et des luttes de libération. C’est une vision toute autre de ce nationalisme corse que défend aujourd’hui Nicolas Battini. Une vision profondément ancrée dans notre époque, un nationalisme du 21ème siècle qu’il porte, loin d’un certain régionalisme et/ou nationalisme tiers mondiste porté, durant de nombreuses décennies, par les principaux acteurs des mouvements bretons, corses, basques…

Nous vous proposons ci-dessous un entretien que nous avons réalisé avec un homme qui lutte, depuis sa tendre jeunesse, pour son pays, et qui a mis sa peau au bout de ses idées, ce qui lui confère une légitimité supplémentaire pour évoquer le nationalisme corse, son actualité, les problèmes identitaires auxquels est confrontée la Corse comme le reste de l’Europe, les luttes de libération nationale….

Breizh-info.com : Pouvez vous tout d’abord vous présenter à nos lecteurs ?

Nicolas Battini : Je m’appelle Nicolas Battini, je suis corse. Militant nationaliste depuis mon adolescence, incarcéré en 2013, condamné à huit ans de réclusion en 2016 pour des actions politiques qui s’inscrivaient dans un contexte d’affrontement entre le nationalisme corse et les institutions de la République. Ayant purgé la totalité légale de ma peine, à savoir six ans, j’ai été libéré en 2019. Tout en continuant mes études et en travaillant, j’ai alors tenté de fonder une exploitation agricole, que je ne désespère pas de voir aboutir un jour, dans une région reculée du Centre-Corse dont je suis originaire, le Boziu, constituée de villages perchés à flanc de montagne et berceau des deux grandes révolutions de la Corse, celle de 1358 et celle de 1729. J’ai aujourd’hui 29 ans, je suis père de famille et doctorant en Langue et Culture Régionales à l’Université de Corse.

Breizh-info.com : Qu’est-ce qui vous a amené au nationalisme corse ? Et à devenir un acteur important au sein des jeunesses nationalistes corses, mais aussi de Femu A Corsica ?

Nicolas Battini : Sans hésitation aucune, le sentiment d’appartenir à une communauté humaine en passe de disparaître. C’est, pour ce qui me concerne, le grand moteur de mon engagement. Refuser cette disparition. Conceptualiser et soutenir les perspectives politiques qui lui permettraient de se régénérer et de ne pas connaître la fin irrémédiable de son continuum historique. Telles sont mes grandes motivations politiques. C’est ce qui m’a poussé à devenir un cadre lors de la refondation de la Ghjuventù Indipendentista en 2012. Par la suite, en rupture avec la ligne tiers-mondiste majoritaire chez les cadres indépendantistes et après avoir fait un certain nombre de constats quant aux failles structurantes de cette pensée, notamment suite à l’émergence de l’islamisme criminel qui invalide totalement l’idée d’une Corse qui devrait fraterniser avec les peuples du Tiers-monde, mon nationalisme s’est déporté sur une ligne clairement autonomiste. Bien moins exigeante sur les questions institutionnelles, mais tout aussi farouche sur les questions identitaires. Mon engagement au sein de Femu a Corsica dès 2019 s’explique ainsi. J’y ai incarné, avec mes amis, une tendance conservatrice et très ferme sur les questions relatives à l’identité traditionnelle, l’héritage chrétien de la Corse, le prisme civilisationnel, le refus des revendications importées par la gauche parisienne woke et le souci de la question migratoire. Ce fut une période très stimulante intellectuellement et source de nombreuses controverses en interne. Jusqu’à notre rupture en mars 2022, alors que l’on prétendait nous imposer une consigne qui consistait à taire la question islamiste dans l’assassinat d’Yvan Colonna afin d’adopter exclusivement une ligne accusatoire dirigé contre l’Etat. Je me suis opposé à ce narratif là et ainsi ai-je décidé d’en assumer les conséquences en démissionnant de mes charges d’attaché parlementaire et de membre de l’Exécutif de Femu a Corsica afin de me consacrer à la structuration d’une association ethnoculturelle, identitaire, patrimoniale, historique source de réflexion et d’élaboration doctrinale.

Breizh-info.com : Vous avez payé votre engagement nationaliste par six années de prison, à 19 ans. Comment est-ce que l’on fait face à cela, surtout en étant éloigné de son pays, et de ses proches ?

Nicolas Battini : L’engagement militant tel que je le concevais, et tel que je le conçois encore aujourd’hui, était un engagement total. J’entendais déjà dépenser l’intégralité de mon existence au service du combat qui était le mien. Par conséquent, je n’ai jamais eu le sentiment de consentir à d’immenses sacrifices. Tout ce qui m’arrivait était la perspective logique du positionnement de vie que j’avais adopté.

Breizh-info.com : Dans quel état avez-vous trouvé les prisons françaises dans lesquelles vous avez été enfermé ?

Nicolas Battini : Sans trop m’étaler sur l’insalubrité évidente des prisons françaises, c’est le constat de la situation démographique du milieu carcéral qui est tout à fait parlant.

Breizh-info.com : Les Corses, qui étaient en nombre dans les années 70 avec basques et bretons dans les prisons françaises, sont-ils désormais de petites minorités ?

Nicolas Battini : Le terme de minorité pour les Basques, Bretons et Corses est un euphémisme en prison. Il est même difficile, dans la plupart des établissements pénitentiaires de la région parisienne, alors qu’on se réveille tous les matins au son de la Salat de Fajr, la prière du matin, de se souvenir qu’on est en Europe occidentale. Surtout lorsqu’on y connaît un séjour de plusieurs années comme ce fut mon cas.

Breizh-info.com : Votre discours nationaliste corse a évolué ces dernières années, notamment du fait de votre long séjour en détention. Mais pas que (vous avez évoqué dans une interview les attentats contre Charlie Hebdo ou au Bataclan, qui ont été un élément déclencheur d’une réflexion chez vous). Comment est-ce que l’on passe d’un nationalisme tiers mondiste à un nationalisme identitaire ?

Nicolas Battini : Le tiers-mondisme consiste à considérer que la Corse est un pays colonisé et qu’à ce titre elle se doit de converger et de fraterniser avec les autres peuples de ce que l’on avait coutume d’appeler le Tiers-monde. C’est une pensée qui nous permettait de tracer des perspectives de lutte d’une part et, d’autre part, de trouver des débouchés politiques au niveau international en étendant les réseaux corses à travers les autres luttes tiers-mondistes. Néanmoins, cette pensée a été élaborée en Corse dans les années 70 et est désormais vieille d’un demi-siècle. Elle est usée et portée essentiellement par des soixante-huitards sur le déclin qui n’arrivent pas à renouveler leur système global de pensée. Elle empêche de facto de s’opposer à l’apport démographique provenant du Sud de la Méditerranée et à son corollaire de revendications communautaires et religieuses en ce que la solidarité internationale entre peuples opprimés prévaut sur tout autre considération. Les héritiers du tiers-mondisme corse, la sociologie de l’époque aidant, sont largement issus des classes bourgeoises et urbaines et ne se préoccupent guère d’idéologie. Qu’ils maintiennent des positions aujourd’hui ridicules issus du tiers-mondisme d’alors ou qu’ils insèrent des revendications provenant directement de la nouvelle gauche décoloniale (écriture inclusive, théorie du genre…), la conceptualisation d’une identité intellectuelle propre ne les intéresse plus.

Tout cela explique les rapprochements idéologiques de plus en plus flagrants entre les cadres de l’autonomisme, de l’indépendantisme, et la base revendicative de la gauche parisienne. C’est une connexion sociologique entre bourgeois urbains qui lisent les mêmes auteurs et côtoient les mêmes salons. J’évoque évidemment les cadres, très peu les militants, encore moins les électeurs. Le tiers-mondisme a accouché aujourd’hui d’un indépendantisme d’extrême-gauche caricatural et d’un autonomisme de centre-gauche très bien-pensant. Ces deux forces n’ont pas les outils capables de répondre à la question islamiste et sont soumis de fait au logiciel nouveau qu’importe le wokisme dans les classes aisées et urbaines, très réduites mais présentes également en Corse. Charlie Hebdo, le 13 novembre 2015, les coups de couteaux dans la prison de Borgu contre deux surveillants corses en 2018, l’assassinat d’Yvan Colonna et j’en passe. Tout ceci est le fait d’individus issus de peuples anciennement colonisés qui justifient leurs actes au nom d’une idéologie purement théocratique, certes, mais enrobée d’un narratif tiers-mondiste, victimaire et anticolonial.

Face à cela, nous sommes des milliers de nationalistes à réagir en occidentaux de culture chrétienne, instinctivement, spontanément. Ce qui nous pousse à renouer avec l’élément essentiel de tout nationalisme, le linceul tiers-mondiste étant caduc, c’est-à-dire avec une pensée résolument identitaire.

Breizh-info.com : Votre cheminement est le même que le mien. N’est-ce pas finalement une affaire de génération ?

Nicolas Battini : Absolument. Nous sommes tous le fruit d’une génération.

Les nationalistes corses des années vingt étaient principalement de droite, ils venaient d’une société très rurale, très catholique et beaucoup d’entre eux ferraillent contre la République jacobine, clairement de gauche, après leur retour des tranchées de 14. Ce contexte structura les cadres nationalistes d’alors qui furent très à droite, A Muvra étant un journal emblématique de ce que j’évoque.
Cinquante ans plus tard, Mai 68 produisit énormément de cadres de gauche qui trouvèrent dans le nationalisme corse un moyen de vivre leur propre épopée révolutionnaire, s’appuyant sur une base militante et un embryon électoral déjà très identitaires mais qui acceptaient bon gré mal gré la phraséologie socialisante, pourvu que l’identité de la Corse fût mise en avant et défendue à travers la promotion de la langue et l’affirmation de l’existence de notre peuple.

Un demi-siècle plus tard, une autre génération émerge. Nous sommes la génération du 11 septembre, de Charlie Hebdo, du Bataclan, de l’assassinat d’Yvan Colonna par un islamiste, des questions migratoires et sociétales, des débats sur la virilité autour d’un barbecue ou sur les hommes enceints. La lecture et les positionnements qui en découlent sont donc nécessairement différents de ceux de nos aînés.

Breizh-info.com : Le problème dans nos terres sous domination républicaine française n’est-il pas justement que les nationalistes des années 60-80 dominent encore finalement la scène politique locale, au moins par leur propension à définir quels sont les champs de bataille principaux et ceux qui doivent être exclus ?

Nicolas Battini : Certes. Comme les nationalistes basques résolument traditionnels et spontanément conservateurs dominaient le nationalisme basque des années cinquante avant qu’une jeune génération marxiste et antifranquiste ne prenne le pouvoir par la production intellectuelle et le coup de force structurel. Aucune génération n’est éternelle. En cela, le travail idéologique et l’action partisane au sein de la jeunesse annonce toujours les recompositions prochaines.

Breizh-info.com : La question de la lutte contre l’immigration semble par exemple être totalement passée sous silence par des responsables comme M. Talamoni ou M. Simeoni, pourquoi ?

Nicolas Battini : La seule question migratoire qu’aucun est autorisé à évoquer sans subir les foudres de la bien-pensance locale est l’apport démographique continentale en Corse. Le tiers-mondisme autorise la critique du Français, il interdit dans le même temps celle du descendant de colonisés. Aussi, d’aucuns nous expliquent que la Corse ne peut pas recevoir des dizaines de milliers de Continentaux supplémentaires chaque année, en cela ils ont tout à fait raison et, du reste, nous convergeons sur ce point. La Corse n’a pas vocation à devenir le camp de retraite des boomers fortunés. Néanmoins, les mêmes se refusent au même discours concernant les populations du Sud de la Méditerranée. La classe parisienne de gauche et ses relais locaux ne l’accepteraient pas et ne manqueraient pas de marquer du sceau de l’infamie toute évocation du sujet.

Breizh-info.com : A ce propos, quelle est la situation migratoire en Corse ?

Nicolas Battini : En 2018, selon les chiffres du recensement de l’INSEE, les personnes nées étrangères à l’étranger et ayant acquis ou non la nationalité française représentaient 9,9 % de la population de l’île. 33 600 immigrés en Corse au total. À environ 23%, ces immigrés viennent du Portugal, à hauteur de 12% de l’Italie. Mais c’est bien le Maroc qui est le pays le plus représenté, avec près de 30% des immigrés de Corse.

La Corse est la 3ème région de France recevant le plus d’immigrés proportionnellement à sa population. Il s’agit d’ajouter à cela, bien évidemment, un flux constant en provenance du Continent comprenant nombre de boomers à la retraite qui alimentent un phénomène déjà avancé de dépossession foncière, de hausse des prix et de prédation héliotropique.

Breizh-info.com : Comment avez-vous reçu les déclarations de M. Simeoni se prononçant, une fois de plus, pour l’accueil des migrants amenés en Europe par les bateaux des ONG complices des passeurs ?

Nicolas Battini : Comme la suite logique de tout un logiciel bien-pensant et soumis à l’élite de gauche parisienne. Le ressenti populaire est extrêmement sévère à ce sujet. Le président Simeoni, que je connais personnellement et qui a tout mon respect sur un plan personnel, est un homme extrêmement intelligent. Il sait ce qu’il fait, il comprend les signaux qu’il envoie. Ces signaux ne s’adressent pas aux Corses qui, au second tour des présidentielles, votent Marine Le Pen à hauteur de 58% des suffrages.

Ce sont des signaux progressistes adressés aux états-majors d’Emmanuel Macron et de Jean-Luc Mélenchon. Le président Simeoni a fait le pari de la respectabilité pour atteindre l’autonomie, même s’il doit avancer contre l’avis populaire, même s’il aggrave tous les facteurs de décorsisation de la Corse au nombre desquels compte évidemment l’immigration incontrôlée. C’est une conception autonomiste devenue folle après avoir perdu de vue l’objectif historique du nationalisme : la défense de l’identité culturelle des Corses.

Breizh-info.com : Est-ce qu’il existe des mouvements nationalistes corses émergents, non groupusculaires, qui souhaitent en quelque sorte renverser la table d’un nationalisme corse resté dans les années 70-80 pour l’orienter vers de nouveaux paradigmes : et notamment la lutte pour la survie civilisationnelle qui va, à mon sens, de pair avec la lutte contre la République française et pour l’autonomie des patries charnelles ?

Nicolas Battini : Toutes les conditions sont désormais réunies pour l’émergence d’une telle force en Corse : une génération nouvelle, une sociologie qualitative qui souhaite s’impliquer, une démobilisation généralisée dans le mouvement nationaliste, une rupture toujours plus importante entre la jeunesse nationaliste et le vestige tiers-mondiste, le vieillissement d’une génération passée et son incapacité à renouveler sa vision d’ensemble, la fin de l’élan de 2015 et de son cortège d’illusion, la dynamique internationale favorable à une lecture civilisationnelle des rapports de force. Je pense, pour paraphraser Hugo, qu’il n’est rien de plus fort qu’une idée dont l’heure est venue.

Breizh-info.com : Vous expliquez notamment dans la grande interview à VA+ que les responsables nationalistes corses seraient en profond décalage avec le peuple corse… qu’est-ce qui explique qu’ils soient encore aux affaires dans ce cas ?

Nicolas Battini : Pour deux raisons essentielles.

La première : le facteur clanique. Celui qui détient le pouvoir politique en Corse détient également la capacité à distribuer emplois publics locaux et avantages. Un bon tiers de l’électorat corse se détermine en fonction de ces considérations. C’est une donnée essentielle à comprendre et à intégrer dans toute réflexion politique relative à la situation de notre île afin de relativiser les adhésions au pouvoir en place en même temps que le potentiel de renouvellement qui, tous deux, sont soumis à ce facteur népotiste et clientéliste.

La deuxième : la polarisation institutionnelle. La vie politique corse a vécu au rythme de l’opposition entre partisans de l’autonomie d’une part et jacobins républicains d’autre part. Ce paradigme d’opposition écartait de fait les considérations sociétales voire même les divergences d’ordre économique et social. Or, cette période prend fin pour la simple et bonne raison que la question institutionnelle n’entraîne plus les mêmes antagonismes qu’autrefois. L’autonomie de la Corse ainsi que la reconnaissance de l’existence de son peuple sont aujourd’hui admises par la grande majorité du paysage politique comme des positions raisonnables et acceptables. La polarisation des débats, nous en sommes convaincus, se fera désormais autour des questions suivantes : L’autonomie, pour quelle société ? Qu’est-ce que le peuple corse ? Alors, s’accomplira nécessairement, d’années en années, la recomposition du spectre politique insulaire autour des mêmes questions qui agitent l’Occident tout entier.

Breizh-info.com : La société corse actuelle, et notamment sa jeunesse, est-elle pénétrée par le wokisme, par un certain gauchisme distillée dans les universités, par les questions de genre…mais aussi, comme cela peut l’être en Bretagne, par un attrait qui mériterait parfois des études psychologiques, pour « l’autre » du moment qu’il n’est pas Français et surtout si il vient d’une autre continent ?

Nicolas Battini : La société corse connaît la même situation que le reste de l’Occident. D’une part, une classe bourgeoise urbaine et aisée qui se fait le relais des nouvelles trouvailles progressistes élaborées à Boston en constituant localement le bloc élitaire, d’autre part les périphériques, les ruraux et les déclassés,  » les petits Blancs « , qui sont hermétiques à la radicalisation woke des élites et sont essentiellement structurés autour de ce qu’il reste de nos valeurs traditionnelles (la famille, le village, les ancêtres, les processions…) tout en étant sensibles aux problématiques qui impactent leur niveau de vie (immigration, sécurité, prix de l’essence…). Comme souvent dans l’Histoire, l’élite a une longueur d’avance. Elle est éduquée, produit des cadres, a accès aux médias, tient l’Education Nationale. Elle s’est déjà recyclée dans l’autonomisme dirigeant, jusqu’à le vider de sa substance identitaire initiale et historique, n’en tolérant que quelques slogans en langue corse.

Néanmoins, il existe une différence essentielle entre la Corse et la Bretagne : le niveau de richesse et d’urbanisation. La Corse est un pays pauvre, vieillissant, encore très rural, peu urbanisé. Son substrat populaire est essentiellement conservateur et périphérique, son élite de centre-ville très limitée quantitativement et opérationnellement. Ce qui rejoint d’ailleurs ce qu’expliquent Jérôme Sainte Marie et Jérôme Fourquet quant aux territoires qui votent pour Marine Le Pen aux présidentielles.

Breizh-info.com : Quelles perspectives pour le nationalisme corse au 21ème siècle selon vous ?

Nicolas Battini : Un nationalisme nationaliste. Basé sur l’héritage, l’appartenance familiale, la culture, l’histoire des ancêtres, les traditions communautaires. Une pensée organisée sur une proposition autonomiste, soucieuse des réalités économiques et considérant le Corse moyen tel qu’il est, avec l’acculturation due à nos sociétés modernes, avec la périphérisation qu’entraînent les grandes espaces urbains, avec les mélanges d’origines qu’induit le développement des transports et des communications, mais sans rien renier de notre passé, de nos racines et de notre continuum historique. Sans se soumettre aux injonctions du progressisme radical.

Breizh-info.com : Doit-il se chercher des alliés, y compris dans l’hexagone, y compris parmi d’autres peuples d’Europe, ou pensez-vous qu’il doive se cantonner à une lutte et une seule, en Corse ?

Nicolas Battini : Dès lors que les nationalismes autochtones d’une part renoncent au tiers-mondisme et à son corollaire indépendantiste et que, d’autre part, les nationalismes d’État tournent la page du jacobinisme issu historiquement de l’extrême-gauche républicaine, s’ouvrent d’infinies perspectives d’entente et de partenariat. C’est du reste ce qu’il se passe en Sardaigne depuis 2019, à travers l’alliance de la Lega et des nationalistes sardes du PSA. Face au délitement civilisationnel, pour résister à cette pression commune qu’exerce le wokisme de l’intérieur et l’islamisme de l’extérieur, le temps est à la convergence de ceux qui veulent défendre ce qui dure, dans le respect et la considération de nos identités communes ou respectives.
 Breizh-info.com

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