Guerre en Ukraine : les lignes bougent aux États-Unis

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La guerre en Ukraine va aborder un nouveau tournant dans les prochains jours. Parce que le « général Hiver » va finir par arriver ? Parce que la Russie vient d’annoncer qu’elle a recruté 300.000 réservistes et la fin de la mobilisation partielle ? Ou encore parce que l’Ukraine, de son côté, affirme avoir détruit 300 drones russes depuis le mois de septembre ? Non. Parce que, le 8 novembre prochain – dans une semaine -, on vote aux États-Unis. Notre ami Frédéric Lassez l’évoquait déjà, le 16 octobre dernier, « L’avenir de l’Europe se dessine à Washington ». Ces fameuses midterms qui rebattent les cartes à la mi-mandat.

Les 435 sièges de la Chambre des représentants, présidée par la démocrate Nancy Pelosi, et 35 des 100 sièges au Sénat, présidé par le démocrate Dick Durbin, vont être renouvelés. Or, la partie n’est pas gagnée pour Biden, d’autant que ses débuts de mandat ont été bien poussifs et que la guerre en Ukraine a fait son entrée dans le débat. Et la guerre, c’est de l’argent. Depuis le début de l’année, l’aide américaine à l’Ukraine aurait coûté 17,5 milliards de dollars, d’après un article du Figaro du 27 octobre. Selon le site Intercept, cité dans cet article, ce coût pourrait monter jusqu’à 40 milliards de dollars. C’est quasiment l’équivalent du budget du ministère des Armées françaises pour 2023 (44 milliards d’euros). Des chiffres qui donnent le tournis, et incitent à réfléchir.

Ils donnent à réfléchir du côté des républicains. Mais il n’y a pas que les chiffres qui fassent réfléchir. On se souvient que, le 9 octobre dernier, lors d’un meeting en Arizona, Donald Trump n’avait pas mâché ses mots : « Nous avons une guerre entre la Russie et l’Ukraine avec potentiellement des centaines de milliers de personnes qui meurent. Nous devons exiger la négociation immédiate d’une fin pacifique à la guerre en Ukraine ou nous finirons avec la Troisième Guerre mondiale et il n’y aura jamais eu de guerre comme celle-ci. » L’ancien président avait même dénoncé la « stupidité » de Biden.

Mais aujourd’hui, c’est aussi du côté démocrate que le beau consensus autour d’un soutien inconditionnel, coûte que coûte et donc hors de prix, commence à se fissurer. Une lettre adressée au président Biden, signée de trente parlementaires appartenant à l’aile gauche du parti démocrate, en date du 24 octobre, vient d’être publiée. Voici ce qu’elle dit en conclusion : « Nous vous exhortons à déployer des efforts diplomatiques vigoureux à l’appui d’un règlement négocié et d’un cessez-le-feu, à engager des pourparlers directs avec la Russie, à explorer les perspectives d’un nouvel arrangement européen de sécurité acceptable pour toutes les parties qui permettra une Ukraine souveraine et indépendante et, en coordination avec nos partenaires ukrainiens, à rechercher une fin rapide du conflit et à réitérer cet objectif en tant que priorité absolue de l’Amérique. » Une lettre dépassée ? Le journal britannique The Guardian rapporte que la principale signataire de cette lettre, la chef de file du caucus progressiste Pramila Jayapal, a publié dans la foulée un communiqué dans lequel elle affirme que cette « lettre a été rédigée il y a plusieurs mois, mais a malheureusement été publiée par le personnel sans vérification ». Pramila Jayapal s’est empressée de déclarer : « Permettez-moi d’être clair : nous sommes unis en tant que démocrates dans notre engagement sans équivoque à soutenir l’Ukraine dans sa lutte pour sa démocratie. »

Il n’empêche que la lettre, bel et bien signée par trente parlementaires démocrates, malgré cette rétractation, révèle que le consensus autour du soutien inconditionnel à l’Ukraine n’est peut-être plus aussi évident qu’on veut bien le laisser croire. L’occasion, pour les républicains, de jouer leur partition. Ainsi, le Californien Kevin McCarthy, chef des républicains à la Chambre des représentants, n’a pas manqué de souligner que les Américains ne signeraient pas un chèque en blanc à l’Ukraine alors que se profile une récession. Quoi qu’il en soit, si les démocrates devaient perdre la majorité à la Chambre des représentants et au Sénat, Joe Biden ne bénéficierait pas d’un 49-3 à l’américaine et ne serait plus aussi libre dans la conduite de cette guerre.

Georges Michel dans BV

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