Nucléaire : L’industrie française contrainte de demander de l’aide à l’industrie américaine … relancée par Donald Trump

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L’électricien national demande donc de l’aide aux Américains pour assurer la relance de ses réacteurs à quelques semaines de l’hiver. En réalité, ce n’est pas la première fois que la France fait appel aux États-Unis pour relancer son programme nucléaire. Contrairement aux idées reçues, la filière nucléaire civile qu’on connaît actuellement dans l’Hexagone n’est pas à 100 % d’origine française. Alors que les ingénieurs du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) avaient supervisé après la Seconde Guerre mondiale la construction de plusieurs réacteurs français fonctionnant avec la technologie graphite-gaz (permettant de produire beaucoup de plutonium, élément nécessaire à la bombe atomique), il est décidé, sous la présidence Pompidou, que les nouveaux réacteurs utiliseront une technologie américaine à eau pressurisée. Marcel Boiteux, l’un des plus illustres DG d’EDF, justifie alors ce choix : « Continuer, en France, dans nos petites frontières, à poursuivre une technique à laquelle le monde ne s’intéresse pas, cela n’a plus de sens aujourd’hui. Le fait que le marché mondial soit maintenant nettement orienté vers la filière à eau légère fait que nos industriels ne pourront se placer dans le monde industriel que dans la mesure où ils ont eux-mêmes un acquis valable dans la filière à laquelle le monde s’intéresse. » Dans les deux décennies qui suivent, c’est la société Framatome, la Franco-américaine de constructions atomiques, détenant alors la propriété dans notre pays des licences de l’américain Westinghouse, qui va permettre la réalisation du fameux plan Messmer avec la construction de 59 réacteurs.

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Après une période de « mondialisation » du nucléaire civil, c’est donc le grand retour de la géopolitique et des rapports de force entre nations dans ce secteur si sensible. À bas bruit, et notamment avec une accélération dans les mois qui suivent la pandémie, on assiste à la renaissance de toute l’industrie du nucléaire civil aux États-Unis. Depuis l’accident de Three Mile Island en 1979, ce pays avait délaissé les investissements dans ce domaine, au niveau tant national qu’international. Mais, depuis 2018, et sous l’impulsion de l’administration Trump, ils ont décidé d’y investir de nouveau pour contrer les ambitions chinoises et russes. Très tôt, les Américains ont compris que, pour faire face au gaz russe, le nucléaire serait la clé. Durant sa présidence, Donald Trump ne se met pas uniquement à vendre son gaz naturel liquéfié (GNL) aux chefs d’État étrangers, il leur parle aussi très ouvertement des services proposés par l’industrie nucléaire américaine. La société Westinghouse s’occupe du design des futurs réacteurs, et Bechtel, un géant du BTP américain, également présent dans le nucléaire, se positionne sur les chantiers remportés.

Depuis deux ans, l’américain Westinghouse est ainsi à l’offensive dans toute l’Europe, en Pologne, en République tchèque, en Roumanie, en Bulgarie, ou encore en Belgique. Dès octobre 2020, un accord de coopération est signé entre les États-Unis et la Pologne pour le lancement d’un programme nucléaire civil. Peu de temps après, les Américains réussissent à remporter auprès de Varsovie un contrat de six réacteurs. Et, en septembre 2021, le groupe Westinghouse signe avec la société ukrainienne EnergoAtom un protocole d’accord représentant 30 milliards de dollars pour la construction de quatre réacteurs AP1000 en Ukraine (un engagement porté depuis à neuf réacteurs). La Belgique, qui envisage de maintenir en marche deux à trois centrales nucléaires, pourrait s’orienter aussi vers les Américains.

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Marianne 

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