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Au sortir de l’hiver 2023, une cérémonie émouvante se tient dans la cour de l’Élysée. « Aux températures tombées pour la France. » Dans les logements, les 22 °C n’ont pas résisté aux pénuries de gaz, les 21 °C se sont sacrifiés héroïquement… Emmanuel Macron passe en revue les chiffres du thermomètre auxquels les Français ont renoncé. Il y eut des rhumes, des angines et des engelures, mais la France a su faire face aux restrictions imposées par l’ignoble Poutine. Gloire aux radiateurs restés tièdes ! Gloire aux thermostats réglés sur 15 !
À quelques mois d’un refroidissement généralisé, Bruxelles s’organise. Sur BFM Business, Thierry Breton dévoile le plan d’action mis au point par l’Union européenne. Nom de code de l’opération : « Y a ka pas se chauffer. » En écoutant la déclaration du commissaire européen au marché intérieur, Vladimir Poutine blêmit. « Je conseille vivement à tous nos compatriotes français et à nos concitoyens européens, pendant cet été, pour ceux qui ont un climatiseur, de ne pas le mettre trop fort. » Pour le président russe, le coup est rude, mais le pire est à venir : « Et puis, en hiver, de baisser peut-être d’un ou deux degrés, ou trois degrés, la température. » La vengeance est un plat qui se mange froid. Les utilisateurs de cuisinières à gaz pétris de solidarité avec l’Ukraine se garderont de cuire les aliments. Frites crues et poule au pot vivante au menu du dimanche. À la guerre comme à la guerre. Les pressions de Poutine laisseront de marbre les plus engagés dans le combat. Par moins 25 °C, le citoyen suédois est inflexible. En signe de solidarité, Zelensky a décidé de ne plus repasser ses tee-shirts. L’élan est international.
À l’attention des rebelles qui continueraient à maintenir une température acceptable en plein mois de décembre, Thierry Breton se fait plus menaçant. « Ce n’est pas une obligation, c’est une recommandation. On verra si jamais ça doit devenir obligatoire. » Après Sandrine Rousseau souhaitant un contrôle de la juste répartition des tâches ménagères, voici venir l’inspecteur de radiateurs. L’un dans la cuisine, l’autre au salon. Au passage du second, un nez rouge sera apprécié. Une toux passagère, une bronchiolite évitera une amende de 135 euros. Mieux encore : l’envoi d’épluche-légumes à l’Ukraine et tous ustensiles en mesure de faire front à l’armée russe verra l’expéditeur fortement récompensé.
« On a pris ces chiffres parce qu’on est instruit de l’Histoire. » Et Thierry Breton de citer le Japon qui imposa une baisse de deux à trois degrés après la catastrophe de Fukushima. Comparaison malencontreuse. Aucun sismologue n’a prétendu que le tsunami avait été déclenché par le gouvernement japonais.
Jany Leroy, Boulevard Voltaire
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