Fête (ou défaite) du cinéma : pourquoi donc tant de Français n’y vont plus ?

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Articles  : Juil. 2022Juin. 2022 – Mai 2022Avr. 2022 –

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C’est la 37e édition de fête du cinéma ! Un billet à 4 euros pour toutes les séances. L’opération a commencé dimanche et se termine mercredi. Youpi ! La vérité est que la presse a beau vaguement donner le change, le cœur n’y est pas.

Le CNC estimait ce dimanche à plus de 30 %  la baisse de la fréquentation des salles comparée à 2019.

Dans une étude parue le 23 mai dernier, le même CNC évoquait déjà « une conjonction de facteurs, certains conjoncturels et d’autres plus structurels ». Il listait « les cinq principales raisons pour lesquelles les spectateurs déclarent aller moins souvent, ou plus du tout, au cinéma depuis la réouverture des salles » : pour 38 % d’entre eux, une perte d’habitude d’aller au cinéma (merci les mesures Covid), pour 36 % d’entre eux, la « perception du prix du billet », qui est un peu comme le « sentiment d’insécurité » : une réalité. « La dernière fois que je suis allé au cinéma (Pathe Gaumont), j’ai fait demi-tour quand j’ai vu le tarif. Qui veut payer 14 euros (!) Pour un film ? » témoigne sur Twitter un journaliste du Huffington Post. D’autant qu’avec le cinéma français subventionné, c’est double-peine : le contribuable a déjà acheté en somme à son corps défendant un premier ticket. Pour 33 %, c’est le port du masque qui les a dissuadés (pour manger les pop-corns, ce n’est pas pratique. (Re)merci le covid). 26 % d’entre eux, privilégient d’autres supports pour regarder des films… et pour 23 % d’entre eux – près d’un quart donc – c’est le manque d’intérêts pour les films proposés qui les fait déserter les salles obscures. Sauf que ces facteurs sont interdépendants. Si l’on résume : pourquoi faire l’effort de sortir de chez soi et supporter un masque sur le nez pour s’infliger un navet qui vous coûte en sus un bras ?

Quelques témoignages recueillis par Le Parisien le 2 juillet dernier, sont sans appel : « Quand on va voir un film français, on sait que ça va être nul, déclare une jeune fille. On y va presque pour la blague, pour débriefer à quel point c’est mauvais. C’est souvent les mêmes scénarios, des gros clichés, et toujours les mêmes acteurs. »

Pour Arnaud Vialle, qui dirige le cinéma Rex à Sarlat, cité par BFMTV : « L’offre n’est pas en phase avec ce qu’attendent les spectateurs. Ils ont envie de légèreté. Ils ne veulent pas de films sur des faits de société. ». Et si le cinéma français se remettait en cause, en étudiant quelques pistes de réflexion ?

Osons quelques hypothèse iconoclaste : peut-être, le cinéma étant réputé de « divertissement », les Français ont-ils envie, c’est bête, de s’y divertir, pas de tenter de comprendre l’intrigue noire, hermétique, filandreuse tordue, et trash qu’on leur impose ? Intrigue qui en sus de les déprimer, les gêne voire les indigne pour ceux de leurs enfants qu’ils ont emmenés avec eux. Et si par miracle, le film qu’ils ont choisi est bon, ce sont les bandes-annonces, qu’ils n’ont, elles, pas choisies, qui les dissuade de revenir. Au moins, devant Netflix, peuvent-ils y échapper.

Peut-être, une partie non négligeable des Français – disons en gros une petite moitié, celle qui a voté Marine Le Pen au second tour des élections présidentielles – en a-t-elle ras le pompon de mettre la main au portefeuille pour se voir faire la leçon dans des morceaux d’anthologie à la propagande aussi subtile qu’un mammouth dans un salon de thé (Chez nous de Lucas Belvaux,  Ils sont vivants de Jérémie Elkaïm, pour n’en citer que deux). Et quand 500 artistes – de Guillaume Canet à Charlotte Gainsbourg en passant par Gilles Lellouche et Fabrice Luchini -, auxquels personne n’a rien demandé, se piquent de signer une tribune donnant des consignes de vote pour Emmanuel Macron – gageons que cela ne met pas dans les meilleures dispositions ceux qui ont un avis opposé.

Peut-être le cinéma qui fait naufrage pourrait-il faire un peu d’espionnage industriel, et s’intéresser aux recettes du cinéma qui fonctionne encore, Downton Abbey ou Top Gun, pour ne parler que des plus récents. N’avons-nous pas comme les Anglais, un passé riche de vieilles pierres, de vieilles dentelles et de vieilles douairières spirituelles ? Ne pouvons-nous pas, comme les Américains, mettre en avant de prestigieuses écoles militaires, dont les exploits, les têtes brûlées, les traditions et et les beaux uniformes sont propices à faire rêver les adolescents boutonneux pleins d’idéal et les jeunes filles en fleurs ?

Gabrielle Cluzel, Boulevard Voltaire

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