Inflation : L’Ukraine a bon dos ? Haro sur les profiteurs de guerre

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Articles  : Juil. 2022Juin. 2022 – Mai 2022Avr. 2022 –

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« Quand vous avez des fabricants de produits à base de cacao qui vous invoquent l’Ukraine pour une augmentation de 15 % de tarifs sur la confiserie, sur les barres chocolatées – je parle de Nestlé, je parle de Mars –, faut quand même pas déconner ! On est sur l’autre continent, pour le cacao ! » Invité sur BFM TV, jeudi 30 juin, Michel-Édouard Leclerc a jeté un pavé dans la mare. Six mois après ses positions controversées sur l’application du passe sanitaire dans les grandes surfaces, le président du comité exécutif des magasins Leclerc s’exprime à nouveau publiquement pour demander, cette fois, à l’État et aux parlementaires d’enquêter sur les vraies causes de l’inflation. Il dénonce des hausses de prix « suspectes ».

Une inflation qui s’accélère, selon les derniers chiffres publiés par l’INSEE, le 30 juin, pour atteindre 5,8 % sur un an (contre 5,2 % en mai). Une hausse due, selon l’institut, « à une accélération des prix de l’énergie et de l’alimentation ». Depuis juin 2021, les prix de l’énergie ont ainsi augmenté de 33,1 % et ceux des produits alimentaires de 5,7 %. Si la répercussion de la guerre en Ukraine sur les coûts énergétiques peut s’expliquer, celle-ci ne peut pas justifier à elle seule toutes les augmentations de prix. Ainsi Michel-Édouard Leclerc de faire le buzz en lâchant, au micro d’Apolline de Malherbe : « L’Ukraine a bon dos. » Une façon de prendre à témoin les consommateurs et dénoncer les méthodes des industriels.

Il prend l’exemple de l’huile de tournesol en révélant la façon dont les tractations commerciales se déroulent : « On nous dit : “On va te livrer mais il faut augmenter de 34 % le prix d’acquisition de cette huile […] Et dans ces conditions, on assèchera tes concurrents et on te donnera 130 % de ta demande.” » Nul doute que le consommateur désormais averti par Michel-Édouard Leclerc ne pourra plus supporter cet effort supplémentaire.

Sauf que pour les industriels, le son de cloche est différent. Sur BFM Business (16 juin), Jean-Philippe André, président de l’Association nationale des industries alimentaires (ANIA), déplorait : « On tourne en rond, on n’avance pas. » Lui plaide pour que les industriels impactés par l’inflation des matières premières, packaging et transports puissent augmenter leur prix sous peine de se retrouver dans une situation d’« asphyxie étouffante ». En Grande-Bretagne, l’enseigne de grande distribution Tesco a tranché en préférant supprimer les produits Heinz de ses rayons plutôt que de répercuter la hausse « abusive » du coût des matières premières sur leur prix de vente.

Quant à l’État qui a laissé la France sombrer dans une faillite historique, il se veut rassurant et annonce qu’il « fera les comptes » avec les « profiteurs de guerre ». Bruno Le Maire a ainsi assuré, lors d’un point presse (Europe 1 avec AFP, 30 juin) : « Nous avons demandé des efforts à un certain nombre de grandes entreprises qui aujourd’hui bénéficient de ce pic inflationniste […] Nous verrons ce que les grandes entreprises ont mis sur la table pour protéger nos compatriotes contre l’inflation. »

Iris Bridier, Boulevard Voltaire

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