Lyon, Rennes, Nancy : violences au soir du premier tour. Mais le danger n’est pas là…

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Articles  :  Mar. 2022Fev. 2022 – Jan. 2022 –   Dec. 2021   – Facebook : https://www.facebook.com/ORTF-News-107572991571884

L’affiche du second tour Emmanuel Macron-Marine Le Pen est loin de séduire les 49 % de Français restants, et notamment les 7.714.949 électeurs de Jean-Luc Mélenchon. Comme en 2002, comme en 2017, des électeurs frustrés sont sortis dans la rue pour exprimer leur déception. Vingt ans plus tard, on retrouve les mêmes mécontents, Jean-Luc Mélenchon et Christiane Taubira s’étant déjà illustrés par leur présence en 2002 lors de la grande marche du 1er mai qui avait rassemblé 400.000 personnes à Paris – et 1,3 million sur toute la France – pour « faire barrage à l’extrême droite ». Et vingt ans plus tard, « l’extrême droite » remporte toujours un succès certain chez les Français, malgré le travail de sape entrepris par la gauche.

« Les plus jeunes vont me dire “mais on n’y est toujours pas arrivé”, c’est pas loin, hein ? Faites mieux ! » concluait, dimanche soir, Mélenchon, après avoir commenté les résultats de ce premier tour. La relève semble assurée, si l’on en croit les événements survenus ce dimanche soir. À Rennes et dans le quartier de la Croix-Rousse, à Lyon, où Mélenchon est arrivé en tête avec respectivement 36,31 % et 43,60 % des voix, quelques centaines de jeunes (électeurs ou pas, on l’ignore !) ont manifesté dans la rue, scandant des slogans tels que « La jeunesse emmerde le fascisme national, Le Pen dynastie fasciste », et se livrant à des dégradations diverses. À Lyon ont également eu lieu des tirs de feux d’artifice et les manifestants se sont introduits dans un bureau de vote du premier arrondissement afin de perturber le dépouillement.

À Nancy, la librairie des Deux-Cités a, elle aussi, fait les frais de cette colère et a subi d’importantes dégradations, ce dimanche soir. « D’après les images de vidéosurveillance, une vingtaine d’individus de la mouvance antifa se sont rendus devant la librairie hier soir, ils ont manifesté un petit moment et ont ensuite mis hors service la caméra », déplore le cogérant de la librairie, Alexis Forget, qui fait également état de « tags à la bombe et de collage d’autocollants ». Et d’expliquer : « On a ouvert cette librairie, centrée sur le conservatisme et l’enracinement, en octobre 2020. Depuis, on est la cible de tous les antifas, de tous les politiques qui nous font des misères. On a déposé plainte neuf fois depuis octobre 2020. Ça n’a jamais rien donné. On va recommencer cet après-midi. » Mais il reconnaît que ce dépôt de plainte est plus « symbolique » qu’autre chose.

Peu de chance, en effet, que cette nouvelle plainte porte plus de fruits que les précédentes. Car il faut bien sûr prendre conscience que le vrai, l’ultime danger, aujourd’hui, c’est l’extrême droite – seul parti à écoper, d’ailleurs, de ce qualificatif flou d’« extrême ». Si les faits semblent inculper certaines mouvances d’ultra-gauche, les « discours de haine » se trouvent de l’autre côté, et on ne peut traiter tous les problèmes à la fois. D’autant que, « cette fois, ça craint vraiment », titre Libération, ce lundi, avec l’impartialité journalistique qu’on lui connaît. On ne peut pas être au four et au moulin, et le véritable danger, c’est bien ce qui risque d’advenir dans deux semaines. Pas ce qui est survenu hier soir, ce matin, et qui se poursuivra probablement demain.

Marie-Camille Le Conte, Boulevard Voltaire

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