Macron dans l’arène : un inventaire à la Prévert

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Articles  : Avr. 2022Mar. 2022Fev. 2022 – Jan. 2022 – Facebook : https://www.facebook.com/ORTF-News-107572991571884

C’est à la fois le premier et le dernier meeting du président-candidat. Il a choisi « la plus grande salle d’Europe », La Défense Arena, pour son show devant près de 30.000 fans, réunis pour l’acclamer, à grands renforts de « Macron président ! ». Ils sont venus, ils sont tous là, pour applaudir la vedette qui apparaît sous une haie de fumigènes et s’installe sur l’estrade au milieu de l’immense salle, pavoisée de drapeaux français et européens, chauffée par un animateur qui initie des olas que suivent docilement les ministres. C’est un véritable spectacle !

On a rarement vu autant de mauvaise foi et de démagogie de la part d’un candidat à la présidentielle. Après avoir remercié l’assistance, composée de « militants de l’idéal », il fait un bilan de son quinquennat. Un panégyrique, plutôt. En matière d’économie, de social, d’éducation, contre le chômage, l’insécurité, le terrorisme, pour le pass culture, l’inclusion des handicapés à l’école, la PMA pour les couples de femmes…, « nous avons tenu nos promesses », assure-t-il, répétant chaque fois « nous l’avons fait ! », suscitant les applaudissements. En résumé, « notre projet » de 2017, devenu « notre bilan », « nous l’avons fait ! ». En bon démagogue, il associe le public au succès de son action : « Soyez en fiers ! », leur dit-il.

Puis il dénonce le « système », les « lenteurs », les « blocages », « il nous faut aller plus loin », il y a « tant de progrès à accomplir », il faut « faire reculer l’extrémisme ». À plusieurs reprises, il montre sa compassion pour les souffrances des Français : « Je ne m'[y] résoudrai jamais », répète-t-il, « c’est injuste ». Et d’annoncer pêle-mêle l’amélioration du pouvoir d’achat « dès cet été », la création d’un compte épargne temps universel, la revalorisation de 50% de l’aide versée aux femmes seules. Il veut permettre à nos aînés de vivre chez eux le plus longtemps possible, instaurer la solidarité à la source pour le versement des aides, plus de sécurité, une justice plus rapide. « Je ne me résoudrai jamais et je me battrai toujours », conclut-il après cet inventaire.

Il énumère enfin ses cinq chantiers prioritaires. L’égalité entre les hommes et les femmes, qui sera « la grande cause nationale du quinquennat qui s’ouvre ». La protection des enfants contre les violences, les réseaux sociaux, le harcèlement. L’éducation, pour réparer l’ascenseur social en renforçant les fondamentaux – il cajole au passage les enseignants, « ces acteurs de la République », à qui il promet une meilleure rémunération, plus de liberté, plus de possibilités d’innover. Évoquant la santé, où, selon lui, beaucoup a été fait, il fait l’éloge des soignants. Enfin, la fiscalité : il diminuera les impôts et ne s’occupera de baisser la dette qu’en 2026 (un an avant la fin de son second mandat). La France va retrouver la croissance, si les Français travaillent davantage, plus longtemps et en plus grand nombre. Il veut « mettre le travail au service du progrès ».

Vous l’aurez compris, Macron est content de lui. Il est satisfait du bilan de son premier mandat et promet monts et merveilles pour le second. « Et un, et deux, et cinq ans de plus », crient ses supporters, comme s’ils voulaient se convaincre de sa victoire future. Bien sûr, il a longuement attaqué, sans les nommer, Eric Zemmour et Marine Le Pen, les accusant d’incarner «le grand rabougrissement» et «le grand repli».

Les Français se laisseront-ils abuser ?

Philippe Kerlouan dans Boulevard Voltaire

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