Yvan Colonna toujours entre la vie et la mort : la Corse en voie d’embrasement…

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Articles  :  Mar. 2022Fev. 2022 – Jan. 2022 –   Dec. 2021   – Facebook : https://www.facebook.com/ORTF-News-107572991571884

La tentative de meurtre commise par le djihadiste franco-camerounais Franck Elong Abé contre Yvan Colonna, figure du nationalisme corse purgeant une peine de prison à perpétuité dans la maison centrale d’Arles (Bouches-du-Rhône) pour l’assassinat du préfet Claude Érignac, le 6 février 1998, n’en finit plus de faire des vagues dans l’administration pénitentiaire. Une enquête vient de s’ouvrir ; elle pose les questions qui fâchent.

Tout d’abord, la place des islamistes radicalisés en prison. Les soigner ? Mais on ne « soigne » pas une idéologie, fût-elle radicale ou simplement tenue pour telle. Les regrouper n’aboutit, le plus souvent, qu’à les radicaliser davantage. On se souvient que les fondateurs de l’État islamique s’étaient monté entre eux turban et bourrichon dans les prisons américaines de Bagram et d’Abou Ghraib. Les mettre à l’isolement, alors ? Lors de l’élection présidentielle de 2017, le candidat Emmanuel Macron s’était engagé à construire 1.500 places « étanches ». Seules 350 l’ont été. Nous sommes loin du compte.

Ensuite, comment expliquer qu’un Franck Elong Abé, ayant fait ses classes à Bagram, puisse être employé à ces tâches ménagères généralement réservées aux prisonniers modèles, comme Yvan Colonna ? Pis, comment expliquer encore qu’on puisse laisser le Corse seul avec Elong Abé huit minutes durant, même dans une pièce filmée en permanence par des caméras de vidéosurveillance, sans qu’aucun gardien ne s’alarme de la tragédie en train de se jouer ?

Nul doute qu’à l’instar de toute administration incriminée, la pénitentiaire fera patte douce, profil bas et dos rond. En effet, avant même de répondre aux questions de Yaël Braun-Pivet, président de la commission des lois de l’Assemblée nationale, elle a déjà discrètement exfiltré un autre islamiste de poids, Ali Aït Belkacem, artificier des attentats du RER parisiens de Saint-Michel, en 1995. Motif officieux évoqué à demi-mot par Le Figaro du 9 mars : « Prévenir des représailles sanglantes de la part des autres détenus du milieu corse ou marseillais. »

Nous en sommes là. Au lieu de résoudre les problèmes, l’État en est réduit à gérer la crise, les plans quinquennaux de jadis laissant la place à la politique de l’urgence au doigt mouillé. En revanche, il est de plus en plus à craindre que les compatriotes de la victime fassent preuve de moins de circonvolutions et de bienveillance…

D’où un Jean Castex, le Triboulet d’Emmanuel Macron, d’annoncer à la hâte le possible rapatriement d’Yvan Colonna dans une prison corse. Ce que demandent, en vain, ses proches et ses avocats depuis maintenant des années. Non point en raison d’une politique raisonnable et raisonnée entre Paris et l’île de Beauté, mais juste pour parer au plus pressé. Stratégie de gribouille, une fois de plus.

Car là-bas, la colère gronde et les manifestations se multiplient, à tel point que l’évêque local, cité par Le Parisien d’hier, prend la peine de pondre un communiqué rappelant que « l’esprit de vengeance et de violence engendre la barbarie », tandis que Gilles Siméoni, président du Conseil exécutif de Corse, déplore de voir l’île arriver à une sorte de « point de bascule ». Dans la foulée, les plastiquages de villas appartenant aux « pinesutes », soit les « Français du continent », reprennent de plus belle, tandis que le Front de libération nationale corse menace de revenir à la lutte armée.

Le préfet Amaury de Saint-Quentin a été d’urgence envoyé à Ajaccio afin d’y éteindre l’incendie qui couve. Il assurait, lors de sa prise de fonction : « Je peux comprendre la colère et la douleur mais l’urgence est de retrouver la voie de l’apaisement. Je ne viens pas en Corse comme un proconsul ou un gouverneur. » Fort bien. Mais si l’État français commençait par ramener ce même « apaisement » dans les prisons et dans le reste de la société, sa parole n’en serait que plus convaincante… Voilà qui n’est pas gagné, dirons-nous.

Nicolas Gauthier, Boulevard Voltaire

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