Débat Zemmour-Pécresse : le massacre n’a pas eu lieu

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Articles  :  Mar. 2022Fev. 2022 – Jan. 2022 –   Dec. 2021   – Facebook : https://www.facebook.com/ORTF-News-107572991571884

Renaud Muselier, président de la région Provence-Alpes-Côte d’Azur, avait prédit un massacre, mercredi sur Sud Radio. « Il y a un truc qui ne faut pas faire, c’est aller se présenter sur le terrain d’un polémiste qui fait ça depuis dix ans, matin, midi et soir à la télévision. C’est comme si vous mettiez un étudiant en médecine face à un neuro-chirurgien en disant quel est le meilleur pour ouvrir le crâne de votre patientEh bien, elle va se faire massacrer ». Alors, Valérie Pécresse s’est-elle fait massacrer par Eric Zemmour, ce jeudi soir sur LCI ? Non.

Visiblement, Valérie Pécresse avait bouffé du lion avant ce débat, considéré comme celui de « la dernière chance » par le journal Le Monde, pour la candidate de LR. Valérie Pécresse excelle plus dans le face à face que dans un meeting. De son côté, Eric Zemmour était tout à son aise dans un exercice qu’il maîtrise à la perfection. Débat de la dernière chance pour Valérie Pécresse. Il s’agissait de stopper l’hémorragie qu’elle subit depuis plusieurs semaines. Partie au tournant de l’année pour accéder au second tour, les sondages la donnent aujourd’hui, au mieux en troisième position, voire en quatrième position derrière Mélenchon. Si l’on s’en tient à ces sondages, on pouvait d’ailleurs considérer ce débat comme une sorte de petite finale avant l’heure entre deux candidats qui se disputent, dans le meilleur des cas, la troisième place du podium. Le problème est qu’il n’y a que deux places ! Débat de la dernière chance aussi, d’une certaine façon, pour Eric Zemmour, afin d’achever de capter l’électorat Fillon resté fidèle jusqu’à maintenant à Valérie Pécresse. Objectif : se rapprocher de Marine Le Pen pour ensuite tenter de la doubler en grattant sur son électorat.

Que dire de ce débat ? Qu’il a été un duel acharné, rugueux, incisif mais aussi, il faut bien le dire, assez cacophonique, un peu à la manière des débats d’autrefois qui plaisaient aux Français des années 70-80. Est-ce ce genre de match de catch que veulent les Français d’aujourd’hui ? La question mérite d’être posée. Néanmoins, il faut reconnaître que l’on avait devant nous des candidats qui savent de quoi ils parlent, qui connaissent leur projet, leurs dossiers, leurs chiffres.

Dans ce match, on retiendra que Valérie Pécresse a tenté des prises très classiques, conventionnelles, voire scolaires, jadis utilisées contre Jean-Marie Le Pen et Marine Le Pen : Eric Zemmour est un homme profondément inhumain – la preuve son refus d’accueillir les réfugiés ukrainiens en France -, un homme sous influence de Poutine. Donc, Zemmour est disqualifié pour être président de la République. Le syllogisme est impeccable, implacable. Convaincant ? Ça, c’est une autre histoire.

De son côté, Eric Zemmour est resté sur ses fondamentaux et a porté les coups qui, finalement, nous ramènent à l’enjeu de cette élection qui n’est pas celle d’une région où l’on gère les trains et l’entretien des lycées. Vous êtes la dame du faire, dite-vous, Madame ? Mais pour quoi faire ? Vous ne savez pas quoi faire. Vous n’êtes qu’une technocrate, qu’une gestionnaire, vous n’avez pas de conviction. Et il est vrai que les postures de « Madame-je-sais-tout » (« Ne faites pas la maline », lâcha à un moment le candidat de Reconquête!) ne suffisent peut-être pas pour se ciseler une stature présidentielle.

Finalement, à travers cette cacophonie, plus que le fond, c’est peut-être les attitudes, les postures, les mimiques de l’un et l’autre qu’il fallait observer. Un Eric Zemmour qui, s’il n’était pas aussi flamboyant qu’à son habitude, était calme et posé. Fidèle à lui-même. Une Valérie Pécresse, à qui le coach avait dû dire, avant de monter sur le ring, qu’il fallait lui rentrer dedans au Z, ne pouvait se départir, lorsque ce dernier s’exprimait, de ce sourire en coin révélant le sentiment de supériorité de la caste qui sait tout.

Zemmour n’a pas triomphé, Pécresse ne s’est pas fait massacrer. Les vainqueurs de ce débat n’étaient peut-être pas autour de la table…

Thomas Bertin, Boulevard Voltaire

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