Après avoir financé le prochain avion de combat Dassault, l’Allemagne achètera finalement américain !

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Articles  :  Mar. 2022Fev. 2022 – Jan. 2022 –   Dec. 2021   – Facebook : https://www.facebook.com/ORTF-News-107572991571884

Pour certains commentateurs, la crise ukrainienne présente au moins le mérite de pousser les Européens à se serrer les coudes. C’est une façon de voir les choses, même si l’actuel comportement de l’Allemagne en matière de défense commune tendrait plutôt à relativiser cet optimisme.

Ainsi, le Système de combat aérien du futur (SCAF), ambitieux projet européen, censé mettre en commun les technologies de pointe de Dassault et Airbus, se trouve aujourd’hui en passe d’être tout simplement enterré. En effet, les deux partenaires de la France, Allemagne et Espagne, rechignent encore et toujours à donner le feu vert au dernier volet de cette entreprise : la création d’un avion de combat hors normes.

Et Éric Trappier, PDG de Dassault-Aviation, de taper du poing sur la table, lors de la conférence de presse organisée le 4 mars pour présenter les résultats annuels, à quelques jours du sommet européen, prévu les 10 et 11 mars à Versailles : « Je suis prêt à signer, j’attends la signature d’Airbus. […] Il va falloir statuer, on ne peut pas rester l’arme au pied, à un moment donné, on dit oui ou on dit non ! »

Le premier problème, c’est qu’Airbus, qui doit pourtant beaucoup à la France depuis sa création, représente désormais, et ce, de manière de moins en moins officieuse, les intérêts allemands et espagnols, pays abritant tous deux des bases de l’OTAN. Du coup, Guillaume Faury, son président, tente de gagner du temps, affirmant dès le mois de février dernier que « les discussions prenaient plus de temps que prévu. […] Ce qui n’est pas rare dans ce genre de négociations. » A-t-il été entendu par Éric Trappier ? Rien n’est moins sûr, à en croire cette indiscrétion de BFM selon laquelle « Dassault a d’ores et déjà commencé à réaffecter une partie des ingénieurs des bureaux d’études vers d’autres tâches, voire bientôt la totalité de l’équipe ». Un signe qui ne trompe pas.

Le second problème nous vient directement de Berlin, dont on dit qu’il préférerait, au même titre que Madrid, acheter des avions de combat américains, F-18 ou F-35, plutôt que de continuer à financer le projet SCAF. Le contraire aurait été étonnant, et il n’y a guère qu’Emmanuel Macron pour s’en étonner et faire semblant de croire à une hypothétique défense européenne ou à la solidité d’un couple franco-allemand dans lequel la France a tout d’une femme, non seulement battue en permanence, mais qui, de plus, en redemande.

Plus réaliste, le même Éric Trappier pronostique : « On va voir, avec notre partenaire numéro un affiché qu’est l’Allemagne, si le premier choix qu’ils font est de signer le contrat SCAF ou d’acheter du F-35. […] Mais je suis persuadé qu’ils vont acheter du F-35… »

À croire que si l’OTAN est en « état de mort cérébrale », tel que diagnostiqué par le bon docteur Macron, cette organisation affiche néanmoins une santé de fer dès lors qu’il s’agit de faire appliquer son axiome fondateur voulant que la principale condition à son adhésion consiste à acheter de préférence du matériel militaire américain. Ce que, d’ailleurs, les Allemands ont toujours fait et continueront sans nul doute de faire ; surtout quand on apprend que le chancelier Olaf Scholz annonce vouloir consacrer cent milliards d’euros à la modernisation de l’armée allemande et un investissement de 2 % du PIB d’outre-Rhin, ce qui n’est pas rien. Une volte-face budgétaire qui permet surtout de se faire pardonner par une Maison-Blanche lui reprochant de longue date de faire exclusivement financer sa défense avec l’argent du contribuable américain. On peut comprendre l’arrogance américaine, la pusillanimité allemande ; moins l’aveuglement français.

Nicolas Gauthier, dans Boulevard Voltaire

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