Le conflit ukrainien sonnera-t-il le glas de l’écologie politique ?

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Articles  :  Mar. 2022Fev. 2022 – Jan. 2022 –   Dec. 2021   – Facebook : https://www.facebook.com/ORTF-News-107572991571884

Si la guerre est d’abord porteuse de brutalité, d’oppression et de désolation et n’apporte généralement à terme que le chaos au vaincu comme au vainqueur, elle est aussi très souvent révélatrice de situations latentes occultées en temps de paix. Révélatrice d’un caractère agressif refoulé pour les uns, elle peut aussi être associée à des actes de profonde humanité, comme l’a démontré la journaliste Véronique de Viguerie lors de ses innombrables reportages.

Si le conflit russo-ukrainien nous a confirmé certaines évidences comme le fait que Poutine était bel et bien un tyran adémocrate ou que l’Europe de la Défense était d’une faiblesse affligeante, il a aussi mis en lumière certaines situations moins manifestes pour l’opinion publique, notamment la forte dépendance gazière de l’Europe vis-à-vis de la Russie. Une dépendance gazière qui s’est accentuée au cours des dernières années par suite de la baisse structurelle de la production de la mer du Nord et des Pays-Bas, mais aussi et surtout à cause de choix énergétiques absurdes et purement idéologiques. Cette dépendance gazière nous interdit, dans les faits, de priver la Russie du principal financement de sa machine de guerre. Si, pour la France, l’Espagne ou le Royaume-Uni la dépendance est modérée, pour l’Allemagne et la plupart des pays de l’Est européen (Hongrie, Slovaquie, République tchèque et pays baltes), elle ne permettra pas, sauf à imposer des restrictions inacceptables pour les populations, d’imposer un embargo sur le gaz russe.

La dépendance croissante de l’Europe vis-à-vis du gaz russe se lit en filigrane de l’accroissement de la demande électrique. Elle intervient en principal pilier de la transition énergétique qui repose sur le « grand remplacement » des équipement thermiques par des équipement électriques.

Bien que représentant un poids politique négligeable, l’écologie politique impacte, depuis plus de vingt ans, de façon déterminante les choix énergétiques européens. Reposant sur une utopique croissance verte faite de 100 % de renouvelable, sa stratégie malsaine a conduit l’Europe à investir plus de 1.000 milliards d’euros dans l’éolien et le solaire tout en imposant une idéologie antinucléaire issue des mouvements pacifistes des années 1960. S’il n’y a jamais eu, en France, une réelle volonté de sortir du nucléaire, comme tel fut le cas outre-Rhin après Fukushima, la filière souffre beaucoup d’attaques incessantes portées par les Verts depuis la fin du siècle dernier. Principaux responsables des arrêts de Superphénix et d’Astrid, de la fermeture de Fessenheim mais aussi de la perte de savoir-faire liée à vingt ans d’inactivité opérationnelle (le dernier réacteur mis en service est Civaux-2, en avril 2002), les Verts rêvent toujours d’un mix 100 % renouvelable et s’avèrent incapables de faire la différence entre nucléaire militaire et nucléaire civil.

Dans son discours fondateur de Lyon du 29 janvier 2021, Yannick Jadot confirmait que « l’opposition au nucléaire est politique en plus d’être morale ». Il y a deux jours, l’écolo belge Georges Gilkinet persistait en signant, dans le journal La Meuse, un article intitulé « Le nucléaire peut être utilisé comme une arme, pas le vent et le soleil. » Un discours fréquemment relayé par des collectifs influents comme Sortir du nucléaire, expliquant que « le nucléaire civil favorise directement ou indirectement la prolifération et l’usage de l’arme nucléaire » ou encore que « le lobby nucléaire représente un danger pour la démocratie ».

Si ces 1.000 milliards d’euros stupidement investis dans le vent et le soleil l’avait été de façon concertée dans le nucléaire, l’Europe serait délivrée du gaz sibérien et pourrait imposer à la Russie « l’embargo de sa mort économique ». Hélas, cette situation rêvée aujourd’hui sera malheureusement pour… après-demain.

Puisse le conflit ukrainien au moins révéler à l’Europe sa fragilité énergétique et contribuer à redéfinir une indispensable stratégie commune. Puisse le conflit ukrainien sonner le glas de la mortifère écologie politique.

Philippe Charlez dans B V

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