La France annonce son retrait du Mali

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Articles  :  Fev. 2022 – Jan. 2022 –   Dec. 2021 –   Facebook : https://www.facebook.com/ORTF-News-107572991571884

Les Français y étaient allés en 2013, sous François Hollande. Autant dire il y a une éternité. Il s’agissait, à l’époque, d’intervenir à la demande du gouvernement du Mali, aux prises avec les djihadistes descendus du nord. Ces braves gens s’étaient fournis en armes dans le désert libyen et avaient profité de la déstabilisation de la région – merci à Nicolas Sarkozy. On pourrait presque dire que nous le leur devions bien, parce que c’était un peu notre faute.Après un an d’opération Serval, centrée sur le Mali, et à la suite d’une indiscutable victoire tactique, la France avait, en 2014, transformé son dispositif sous le nom d’opération Barkhane. Le nouveau format incluait une coopération dans le domaine antiterroriste avec les pays du G5 Sahel (Tchad, Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger). L’ancrage dans la durée ne prévoyait pas de fin de contrat. C’était mettre le pied dans un bourbier et se préparer à une fin brutale et non désirée.C’est exactement ce qui vient de se passer ce jeudi, puisque Emmanuel Macron vient d’annoncer le retrait de la France et de ses partenaires, qui quitteront le Mali dans les prochains mois. La réarticulation de la France comprend le retrait des forces spéciales multinationales de la Task Force Takuba ainsi qu’une réorientation vers le golfe de Guinée et l’Afrique de l’Ouest. Emmanuel Macron a dénoncé les « obstructions » de la junte au pouvoir ainsi que son recours à la société russe Wagner, dont les mercenaires, malgré les dénégations maliennes, ont étendu leur emprise au Mali.On ne sait pas précisément quels seront les contours de ce nouveau dispositif, puisque son format sera précisé « d’ici à juin 2022 », mais une chose est sûre : la France, pour n’avoir pas anticipé la fin de son opération, doit se replier précipitamment sans avoir choisi son calendrier. Les autres pays africains, qui oscillent toujours entre hostilité antifrançaise et besoin de la présence de notre armée, observent une prudente réserve. Le président sénégalais Macky Sall, qui participait à la conférence de presse aux côtés du Président Macron, a affirmé que « la lutte contre le terrorisme au Sahel ne saurait être la seule affaire des pays africains ». On l’avait bien compris.Il est désormais temps, avant que l’immense défi logistique d’un repli français ne soit relevé, d’avoir une respectueuse pensée pour les 53 militaires français qui ont payé de leur vie l’engagement de leur patrie sur le sol malien. Il est peut-être temps, également, de faire comprendre à nos partenaires africains que passer, en neuf ans seulement, de la supplication à l’insulte n’est peut-être pas la plus pertinente des stratégies.La France est, à n’en pas douter, en position délicate en Afrique. Économiquement surclassée par la Chine, qui n’a pas les mêmes pudeurs démocratiques, militairement détrônée par Wagner, faux nez de la présence russe, elle doit relever de nombreux défis dans ces pays qui, jadis, portèrent la couleur rose de l’empire colonial sur les cartes scolaires de la IIIe République. Des défis de plus en plus difficiles à relever.

Arnaud Florac, B.V.

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