Les comptes de la Sécurité sociale épinglés par un nouveau rapport

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Missionné par Jean Castex en décembre 2020 en vue de « redonner une vision soutenable et cohérente » du financement de la protection sociale, le HCFiPS (Haut Conseil du financement de la protection sociale) remettait son rapport au Premier ministre, le 18 janvier. Un document de 509 pages en deux tomes qui interpelle l’exécutif sur la nécessité impérative de modifier la gouvernance des finances sociales. Et pour cause, ce rapport estime qu’il faudra dix ans pour remettre à l’équilibre les comptes de la Sécurité sociale : « Avec un besoin de financement de près de 40 milliards d’euros en 2020, les régimes de base de Sécurité sociale et le Fonds de solidarité vieillesse ont connu un déficit jamais atteint jusque-là ».

Si la crise majeure du Covid permet de justifier ces déséquilibres financiers, le rapport précise que « la branche maladie continuerait de connaître des déficits extrêmement élevés (après 30 milliards d’euros en 2020 et autant en 2021, 20 milliards en 2022, en retenant des hypothèses plutôt optimistes quant à l’évolution de la situation sanitaire en 2022). » Par ailleurs, ce document souligne qu’il incombe aux autorités politiques d’en tirer les conclusions, il vise avant tout à nourrir la réflexion du gouvernement par des éléments dont certains ont attiré particulièrement notre attention.

Très poliment, les experts, parlementaires et partenaires sociaux appellent de leurs vœux une « meilleure cohérence entre les choix financiers et les choix sanitaires sociaux ». Le gouvernement n’est pas épargné dans sa gestion de la crise sanitaire : « Trop d’éléments de cadrage budgétaire sont aujourd’hui élaborés sans prise en compte des objectifs sanitaires et sociaux, ou sans réelle discussion autour de ces objectifs. Conséquence de cette situation, les objectifs sont le plus souvent déconnectés de la réalité, peu appropriés ; ils ne s’appuient pas sur une stratégie déterminée et lisible, ne prennent pas en compte l’action sur le comportement des acteurs, indispensable à la maîtrise des finances sociales, ils n’anticipent pas réellement les évolutions démographiques, technologiques et sociales ; par suite, ils ne permettent pas une réelle maîtrise des évolutions. » Des arguments d’experts certes un peu techniques, mais qui, entre les lignes, mettent en lumière la déconnection de nos ministres entre les objectifs et la réalité !

Et ces experts ne sont pas les seuls à épingler la mauvaise gestion financière de la crise sanitaire. Interrogé, sur Europe 1, par Sonia Mabrouk, ce jeudi, le Dr Kierzek tient à rétablir quelques vérités : « Si l’hôpital craque, ce n’est ni la faute du Covid ni celle des non-vaccinés […] La crise est structurelle. » Il fustige les économies, les restructurations au sein des hôpitaux, tout en rappelant que les tests coûtent 1,5 milliard par mois. Il rappelle qu’en 2019, le collectif Inter Hôpitaux demandait 3 milliards pour développer l’hôpital et créer des services d’urgence, demande retoquée à l’époque alors « qu’on vient de les cramer en deux mois ».

Enfin, pour revenir à ce rapport, les experts préconisent une distinction de la dette Covid et de la dette non Covid afin de les traiter de manière différenciée, et, surtout, une « approche prudente » quant à la recherche de nouvelles ressources. La France étant l’un des États où les taux de prélèvements obligatoires sont les plus élevés, les experts tiennent à rappeler au Premier ministre que « de nouvelles augmentations de prélèvements obligatoires pourraient produire des effets récessifs, particulièrement inadaptés en période de crise »

Iris Bridier, dans Boulevard Voltaire

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