Grégory Roose : « On assiste à un basculement idéologique au sein des médias »

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Grégory Roose, qui vient de publier un ouvrage, Journal d’un remplacé (en accès libre ici), décrypte l’affaire Papacito-Mélenchon. Quelle leçon tirer de ce psychodrame en trois actes, puisque même l’ancienne présidente du Brésil a apporté son soutien dans un tweet à Jean-Luc Mélenchon ? L’occasion d’évoquer, avec lui, ce qu’on appelle le Grand Remplacement ainsi que l’évolution de notre société et sa bulle médiatique.

Vous publiez Journal d’un remplacé en autoédition. Pourquoi ce journal, et en quoi êtes-vous un remplacé ?

J’ai écrit ce journal pendant deux ans, il est en libre accès sur mon site Internet. L’objectif est de montrer des exemples de Grand Remplacement et de Petit Remplacement à ceux qui nous opposent que le Grand Remplacement n’existe pas et est un fantasme d’extrême droite. Dans ce livre, je parle aussi beaucoup d’écologie, de la médiacratie, de la famille décomposée, du survivre ensemble… L’idée est de montrer en quoi toute la sphère idéologique progressiste qui nous fait croire que le monde change rapidement n’est pas vraiment sur la réalité du terrain. J’apporte des contre-exemples argumentés pour que les lecteurs puissent avoir des arguments de poids.

Un remplacement existe et se fait de manière progressive. Jean-Luc Mélenchon parle, lui, d’un métissage. Gauche et droite ont une appréciation différente de ce phénomène.

Jean-Luc Mélenchon est dans l’excès et prends le contre-pied en faisant ce genre de sortie comme avant les dernières présidentielles. Il ne refuse pas ce Grand Remplacement. C’est un constat, il suffit de se promener dans les villes de France pour s’en rendre compte, mais lui appelle ceci « le grand métissage ». Il n’a pas compris qu’il n’y aura pas de métissage à grande échelle, contrairement à ce que l’on veut nous faire croire dans les spots publicitaires ou dans les médias. Le métissage n’est qu’une version partielle de ce qui se passe. Les gens vont vivre les uns en face des autres, les uns à côté des autres. Oui, une partie de la population venue d’ailleurs s’installe sur le territoire national et une autre partie indigène sera de moins en moins nombreuse, car on ne fait pas assez d’enfants, la démographie est en berne. Si nous sommes en face de personnes qui ont beaucoup plus d’enfants, à l’échelle de cent ans, c’est mathématique, il y aura une substitution de population.

Que révèle la récente polémique concernant les propos de Jean-Luc Mélenchon auxquels a réagi Papacito en vidéo. Une vidéo à laquelle l’ancienne présidente du Brésil Dilma Rousseff a répondu par un tweet de soutien à Jean-Luc Mélenchon.

Il y a là un bel exemple de l’effet papillon. À force de vouloir chercher le buzz pour exister médiatiquement, Jean-Luc Mélenchon est allé un peu trop loin et ne maîtrise plus l’art du buzz. Papacito l’a bien compris et a fait sortir cette vidéo au bon moment pour se faire connaître. Il s’est servi de ses adversaires idéologiques pour exister sur la scène médiatique.

Sur le fond, nous sommes davantage sur la dictature de l’émotion que sur le raisonnement à froid. Dans un monde normal, cela ne devrait pas exister et être relayé par les médias. Or, les médias sont avides de ce genre de choses pour pouvoir exister. Avec cette rivalité qui existe sur les réseaux sociaux, il faut aller de plus en plus vite et montrer des choses de plus en plus choquantes.

Revenir sur le fond et réagir à froid est précieux, c’est pour cela que la presse écrite existe.

Selon vous, tous les canaux culturels et d’information sont-ils dominés par la gauche ?

On assiste à un basculement idéologique, non pas au sein de la population générale, mais dans les médias qui sentent se fissurer cette bulle médiatique et métapolitique qu’ils maîtrisent.

Nos idées commencent à percer dans les grands médias progressistes, mais il va falloir maintenant un homme ou une femme politique qui soit soulevé par cette vague d’idées qui arrivent de manière décomplexée et les porte de manière ferme et assumée.

Grégory Roose, Boulevard Voltaire

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