Mali : coup de force de la junte militaire, la France a eu tout faux

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Articles : Mai 2021Avr. 2021Mar.2021Fev.2021Jan.2021

À Bamako, les militaires ont chassé du pouvoir les autorités politiques de transition qui leur déplaisaient. Paris ne contrôle plus rien.

https://www.lefigaro.fr/international/nouveau-coup-de-force-de-la-junte-au-mali-20210525

Dans ces conditions, faut-il encore assurer la protection d’un pays dont l’homme fort, le colonel Assimi  Goïta, n’a que faire des volontés de la France ?

Non contents d’avoir chassé du pouvoir le Président Ibrahim Boubacar Keita, IBK,  en août 2020, les putschistes viennent d’arrêter le Président de transition Bah N’daw et son Premier ministre.

Les raisons de ce “coup d’État dans le coup d’État” ?

Le nouveau gouvernement était moins acquis aux putschistes et plus enclin à respecter le délai de 18 mois, imposé par la communauté internationale pour redonner le pouvoir aux civils.

Le colonel Goïta, qui ne semble guère pressé de quitter le pouvoir, a donc accusé le président Bah N’daw d’avoir saboté la transition.

Comme en 2020, quand le corrompu IBK avait été déboulonné, la France n’a rien vu venir.

C’est d’autant plus regrettable que les putschistes veulent négocier avec les jihadistes que combattent nos soldats depuis 2013 !

On voit mal comment la France peut continuer la guerre contre les jihadistes si elle ne contrôle pas les militaires maliens.

Il n’y aura pas de stabilisation du pays sans solution politique, laquelle est plutôt mal partie.

Depuis 2013, c’est l’enlisement et les jihadistes contrôlent les 2/3 du pays. Le Burkina Faso et le Niger, pays voisins, sont menacés.

Et ce ne sont pas les condamnations des Nations unies ou les coups de gueule de Macron et de Le Drian qui changeront la donne. Les putschistes ne vont pas lâcher le gâteau de sitôt.

D’ailleurs, au Tchad, le fils d’Idriss Déby semble fort bien s’accommoder du pouvoir à la suite de son père, tué dans une opération contre les rebelles.

L’Afrique aux mains des militaires, rien de bien nouveau dans ce continent en ébullition permanente, où se sont succédé une bonne centaine de coups d’État depuis l’Indépendance.

Mais comment Macron peut-il maintenir la force Barkhane au Sahel, si les putschistes veulent négocier avec les jihadistes que nos soldats combattent ?

L’Europe ne nous a jamais aidés. Il faudrait 50 000 hommes pour pacifier le Sahel. Nous en avons dix fois moins.

Mettons un terme à ce désastre. L’Afrique n’a qu’une obsession. Retourner à ses démons de l’ère précoloniale.

51 de nos soldats sont morts au Sahel depuis 2013, date de l’opération Serval. Notre enlisement ne règlera rien.

En 20 ans, les Américains n’ont pas réussi à pacifier l’Afghanistan avec une coalition de 140 000 hommes et une supériorité technologique écrasante face aux talibans, comment nos 5 000 soldats sous-équipés pourraient-ils pacifier un territoire aussi vaste que l’Europe ?

Sans une aide massive de l’UE, avec de nombreuses troupes de combat et pas seulement une aide logistique, c’est mission impossible.

Rapatrions nos soldats. Les putschistes de Bamako ne soutiennent pas leur guerre contre les islamistes.

Jacques Guillemain, Riposte Laïque

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