Fraudes algériennes contre la Sécu : nos dirigeants savaient, depuis 10 ans

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Publié le 14 décembre 2019 – par Manuel Gomez (RL)

Nous vous avions tenu informer, dans notre article sur Riposte Laïque publié le 6 décembre 2019, et bien d’autres auparavant, mais pour certains « ces milliards fraudés à notre Sécurité Sociale c’était du « pipeau », des « Fakes News ». 

Il était impensable que l’administration de la Sécurité Sociale paie des pensions à des retraités, à des pensionnaires, morts depuis de nombreuses années.

Tous les comptes publiés officiellement ne pouvaient être que de fausses rumeurs diffusées dans l’objectif de stigmatiser l’immigration et son coût, contesté toujours par ces « certains » qui n’hésitent pas à « prouver » que l’immigration est une chance pour notre pays et « qu’elle rapporte bien davantage qu’elle ne coûte ».

Rolande Ruellan, ancienne présidente de la 6e chambre de la Cour des Comptes, avait débusqué cette « magouille » dès 2010 et, lors d’une audition devant la commission des affaires sociales de l’Assemblée Nationale, elle s’était étonnée de la « longévité de ressortissants algériens bénéficiant d’une retraite française en Algérie ».

Elle demandait qu’on lui explique par quel miracle le « nombre de pensionnaires algériens centenaires enregistrés dans nos caisses de retraite était supérieur à celui des centenaires recensés par les services de statistiques algériens ? ».

En 2017, cette même 6e chambre de la Cour des Comptes rendait publique une enquête qui confirmait les propos de son ex présidente.

Les magistrats confirmaient l’existence de nombreux retraités d’un âge dépassant les 115 ans, non seulement en Algérie mais également dans d’autres pays, signalant ainsi les incohérences et les faiblesses des contrôles diligentés.

Comme nous en avons informé tout récemment, l’enquête « Goulet-Grandjean » révélait que 1,25 million de retraités de la « Sécu » vivaient à l’étranger, dont près de 40% au Maghreb, et que les prestations versées chaque année atteignaient les 7 milliards d’euros.

La députée « Les Républicains », Valérie Boyer, s’est emparée de cette mission.

Les responsables de la CNAV (Caisse Nationale d’Assurance Vieillesse) ont donc réalisé des tests sur certains dossiers où il y avait « suspicions de fraude ».

Le premier de ces tests a entraîné la suspension de 30 versements sur une centaine seulement d’assurances contrôlées, et le second test a donné des résultats quasi identiques.

Les pouvoirs publics français avaient été avertis de ces pratiques frauduleuses au moins depuis 2009, mais qu’importe !

La Société « Excellium », spécialisée dans la lutte contre la fraude pour le compte des assurances et des organismes de retraite complémentaire, vient d’achever une mission en Afrique du Nord, notamment en Algérie.

Les résultats ont été communiqués aux parlementaires : sur les 200 premiers dossiers suspects, 49 retraités seulement ont été retrouvés « vivants », et cela malgré les nombreux « bâtons mis dans les roues » par les administrations locales.

« Il a fallu se battre pour obtenir les informations » a confié le président d’Excellium, Pierre-Alexandre Rocoffort de Vinnière.

Parmi les « morts-vivants » découverts, nombreux étaient décédés depuis plusieurs années mais, pour la famille et les proches interrogés « ils ne sont morts que depuis moins de trois mois, ou de mort subite ».

Malgré la mise à jour de ces « magouilles », des ces fraudes, les veuves ont pu tout de même obtenir les versements des pensions de réversion, égales à la moitié du montant de la retraite fraudée.

Rien d’illégal, paraît-il, à ces pratiques, malgré des années de fraudes caractérisées et prouvées.

Ce qui est bien plus étonnant, bien que cela ne nous surprenne pas venant de nos administrations, c’est que justement « notre administration » a reconnu ouvertement « la polygamie » au titre de la sécurité sociale, notamment avec certains Etats.

Mais cela ne devrait pas peser trop lourd sur nos finances publiques puisque ces pensions de réversions uniques sont partagées entre les différentes femmes du conjoint décédé.

Par exemple, au Sénégal et au Mali, pays avec lesquels la France a signé de telles conventions sur la polygamie, les pensions de réversion sont deux fois moins nombreuses qu’au Maghreb.

Tous ces dysfonctionnements  et bien d’autres, ne sont pas toujours révélés car il n’y a pas d’échange d’état-civil avec ces pays.

Il devrait être impératif, comme le prévoit la loi Eckert pour les clients des banques et des assurances, d’exiger une preuve véritable « de vie » pour tous les retraités installés à l’étranger, tel que cela se pratique obligatoirement dans certains pays européens, l’Espagne par exemple.

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