À Céline Carez qui encense Omar, le « mec adorable » qui m’a tué avec son bus

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Publié le 1 juin 2019 – par Gérard Brazon (Riposte Laïque)

Dans la nuit, à la suite d’un cauchemar, une lettre de détresse m’est apparue clairement. Le désespoir y transpirait ! Je vous la remets telle quelle, chers lecteurs de Riposte Laïque !  Elle est pour une journaliste, Céline Carez, invisible sur les réseaux sociaux ! Dommage, car on dit qu’en vieillissant, nous avons le visage que nous méritons ! J’ai déjà une petite idée du sien !

Chère Céline Carez, j’ai été très ému par votre article paru dans le journal Le Parisien et pour votre aimable attention envers ma pauvre personne !

Vous avez cette qualité d’âme assez rare pour réaliser ô combien il est difficile pour moi, là où je me trouve actuellement, à l’institut médico-légald’avoir les mots justes, afin d’expliquer que je suis, tout comme vous, très étonné que certains veuillent donner le nom de ce gentil conducteur de bus qui, à cause de moi, se trouve victime d’une injustice flagrante !  

Là où je suis, de toute mon âme, parce que  je n’ai plus de cœur pour ça, je compatis avec tous ses amis qui sont sous le choc. « C’est un mec super gentil, doux. Qui ne s’est jamais embrouillé avec personne. On ne comprend pas » disent-ils !

Pour moi, le choc s’est bien passé, tout va bien, je n’ai plus mal nulle part et même, ces quelques soucis qui me tracassaient, comme le bonheur de mon épouse, celui de mes enfants, les impôts, les charges, les prochaines vacances, et même sur mon avenir proche ou lointain, se sont, comme dirait l’autre, éclatés sur l’asphalte ! 

Comme le dit l’un des colocataires, « c’est un mec adorable. Maintenant, sa vie est foutue. »

Si je le pouvais encore, j’aurais beaucoup de peine pour lui ! La mienne de vie, grâce à lui, est foutue pour de bon ! Faut-il pour autant, comme vous le faites, Madame Céline Carez dans votre article du Parisien, ne pas s’apitoyer sur le sortd’un mec adorable.

 En effet, de là où je suis, des limbes qui m’entourent, j’entends au loin un avocat, maîtreGuillaume Halbique, qui manifeste tellement de sympathie pour ce mec adorable qui m’a juste écrasé avec son bus, sans le faire exprès ! Tout de suite, il conteste la qualification d’homicide volontaire, et tout caractère intentionnel. Il ajoute même que son « client » est dévasté. 

Probablement moins que ma famille, à qui sans doute, je dois manquer tout de même ! Mais vous n’en avez cure, bien sûr !

Il est vrai chère Madame Carez, et cher Monsieur Halbique, que cela présente moins d’intérêt, vu le caractère irrémédiable de mon décès et que finalement, vous devez penser que ma famille finira bien par s’habituer, que ma femme trouvera un compagnon, et que mes enfants garderont, je l’espère tout du moins, un bon souvenir, et qui sait, emprunteront-ils, main dans la main, un bus pour visiter Paris ! Allez donc savoir…

Mais qui veut savoir en fait ? Pas vous Madame Carez, qui enveloppez ma mort brutale, si violente, si douloureuse, et tellement injuste, sous des phrases de compassion pour un homme qui m’a supprimé, d’un coup de volant, de la surface de la terre ? 

Certains disent que le ramadan n’y serait pour rien, que la religion est mise sous silence dans votre article, comme dans ceux de vos confrères, et que tout cela relèverait du phantasme d’extrême droite ! Sans doute des méchants fascistes…

Qui veut savoir qui était vraiment cet homme, ce qu’il pensait réellement, qui s’en soucie au fond ? Pas vous Madame, pas plus que cet avocat, pas plus que les voisins de ce mec adorable et qui serait en plus, un pauvre homme, dévasté par ma mort, et par la détresse de ma famille ! Ce mec super gentil. Doux. Qui ne s’est jamais embrouillé avec personne.

Je ne sais pas si vous dormez bien, Madame Céline Carez, si vous vous sentez bien dans vos bottines ou escarpins, mais je peux vous dire que pour moi, mes rêves, les rires, les joies partagées avec ma famille, mes amis, mes espérances, mes croyances, mes projets, tout cela a été véritablement dévasté par ce mec adorable qui m’a écrasé un beau jour de mai, au début de l’été ! Un été que je ne verrai pas avec ma famille, comme d’ailleurs toutes les autres saisons que normalement, j’aurais dû vivre !

De là où je suis, je vous regarde, vous et vos amis qui m’avez déjà oublié, qui avezchoisi que finalement, Mohamed* serait la vraie victime de ma mort !

Lettre transmise à qui de droit, pour ma famille, mes amis, afin que je ne sois pas oublié trop vite !

*Le prénom a été modifié)

Depuis quelques années, nous assistons à une édulcoration des faits : un attentat devient un incident, un terroriste devient un gentil garçon, un bon voisin, dont on ne comprend pas la démarche. Nous constatons une inversion des valeurs, celle des faits certes, mais aussi celles des images, des sentiments,  du récit ! La novlangue règne en maîtresse dans les salles des rédactions de France !

Nous sommes appelés à nous apitoyer sur telle misère ou tel désastre du bout du monde et à oublier tel autre, plus près de nous : la misère supposée des migrants, mais pas celle de nos SDF et de nos vieux !

Nous sommes appelés à la compassion pour les décrétées « victimes » qui hier, étaient des bourreaux, et priés de ne pas faire grand cas de telles autres, mortes sous les coups : la violence des djihadistes de France renommés compatriotes aujourd’hui, et les esclaves yazidies, les crucifiés chrétiens, les décapités et les brûlés vifs syriens, irakiens, jordaniens, tous massacrés par ces hommes et ces femmes décrétés innocents du fait de la bien-pensance, au nom des « droit de l’homme » !   

Ce monde est devenu fou !  À chaque élection, les résultats finaux alourdissent nos espoirs et le bout du tunnel s’éloigne de plus en plus ! Là où il devrait y avoir une défaite, il n’y a que semblant !

Déjà, tous nous prédisent un second mandat d’Emmanuel Macron face à Marine Le Pen tellement ils sont sûrs que les Français resteront sous l’emprise de la dictature douce des décideurs !  La peur de franchir le pas… La grenouille est donc ravie de nager dans son eau encore tiède !

Gérard Brazon (Libre Expression)

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