La fable palestinienne (7) : le mur Israël-Gaza, objet de toutes les critiques

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Publié le 15 février 2019 – par Louise Guersan ( Riposte Laïque)

Suite de notre article du 13 février 2019, La fable palestinienne : STOP, chapitre 6,
https://ripostelaique.com/la-fable-palestinienne-6-1965-1966-des-attentats-par-dizaines.html

Lorsqu’on fait le calcul des victimes des Palestiniens, on obtient les chiffres de 3 791 Israéliens tués de 1948 à 2014, mais également de… 2 014 Palestiniens également tués par des actes terroristes palestiniens de 1987 à 2014. Chacun en tirera les leçons qu’il voudra.
Et face au terrorisme, Israël s’est vu obligé de construire un mur de séparation à partir de 2002.

Que de critiques ce mur a-t-il entraînées dans la communauté internationale ! Bande d’hypocrites ! Les murs ont toujours existé. Je n’évoque pas ici les murs de nos maisons, faits pour protéger les familles. Ni ceux des villes fortifiées afin de défendre des communautés de taille moyenne des attaques de pillards. Non, je parle bien ici des murs séparant des peuples, et ils furent de tous temps nombreux.

Tenez, pour ne parler que des plus célèbres, l’empire romain en avait édifié plusieurs : au début du IIe siècle, le mur d’Hadrien, tout au long du nord de l’Angleterre, sur 118 km, flanqué de 300 tours, défendu par 17 camps retranchés, et construit afin de protéger l’empire des « barbares ». Ils avaient également édifié les limes de Germanie entre le Rhin et le Danube sur 550 km. Et la Grande muraille de Chine ? Vous n’en avez pas entendu parler, de la grande muraille de Chine ? Commencée au IIIe siècle et sur une longueur de quelques 6 200 km, elle devait protéger l’empire du Milieu des peuples turco-mongols et tatares qui finiraient cependant par l’envahir au XIIIe siècle.

Quant à l’époque contemporaine, ils abondent, les murs, et personne n’y trouve à redire. Il y en a aujourd’hui 65, dont beaucoup n’ont que quelques années, et mis bout à bout ils représentent la circonférence de notre planète, 40 000 km ! Allez, on va en faire un petit tour chronologique mais pas du tout exhaustif. Histoire de comprendre que le mur israélien n’est qu’une broutille dans la grande famille des murs construits contre les trafics, ou le terrorisme, ou l’immigration, ou Dieu sait quoi…

1953. En pleine guerre froide. Guerre soviéto-américaine par pays interposés. Édification d’une ligne de démarcation entre la Corée du Nord et celle du sud, sur 248 km de long et 4 km de large, gardée par 700 000 soldats nord-coréens et 400 000 soldats sud-coréens. Waouh ! plus d’un million d’hommes pour garder le mur.

Entre 1954 et 1962, dates correspondant à la guerre d’Algérie, édification d’un mur sur la frontière Maroc- Algérie, le Maroc pour se protéger de l’immigration algérienne, et l’Algérie pour se protéger des trafics marocains, en particulier de la drogue, trafic organisé au plus haut niveau de l’État marocain.

Entre 1957 et 1962 la France fait construire la ligne Morice entre l’Algérie et la Tunisie contre le terrorisme. (mais Israêl ne peut pas se protéger du terrorisme, n’est-ce pas ?).

1960 et sur 32 km, un mur est construit entre la Chine et Hong Kong.
En 1961, le « mur de Berlin » est édifié sur les ordres des dictateurs soviétiques. C’est en fait un double mur de plus de 3 m 50 de haut sur une longueur de 155 km, doublé de barbelés, équipé de centaines de miradors, et gardé par des Vopos et des chiens d’attaque.
À la fin des années 1960 et au début des années 1970, 99 murs dits « murs de la paix » (ha ha ha !) sont construits en Irlande du nord pour séparer les quartiers catholiques des quartiers protestants. Leur taille varie de quelques centaines de mètres à plus de 5 km.

De 1966 à 1982 la France fait construire un mur autour de Djibouti pour empêcher l’immigration des Somaliens. C’est un dispositif militaire.
À Chypre en 1974 est construite la ligne Attila pour séparer communautés grecques et turques.
En 1975, l’Afrique du sud construit un mur de 120 km pour empêcher l’immigration de son voisin pauvre le Mozambique.
De 1980 à 1987, le Maroc fait construire une barrière immense de 2 720 km et haute de 3 mètres qu’il nomme « barrière des sables », pour s’isoler du Sahara occidental et de ses terroristes. Cette barrière est doublée de champs de mines et gardée par pas moins de 100 000 soldats.
En 1991, l’Irak et le Koweït édifient à leur tour un rempart de 193 km. Comme pour le Maroc, la dimension est importante.
À peu près à la même période, l’Inde édifie aussi un mur encore plus grand de 3 200 km doublé par des barbelés et gardé par 80 000 gardes afin de tenir à distance le Bengladesh. Aspect particulier : un certain nombre de villages sont coupés en deux.
En 1999, des murs sont érigés en Roumanie, en République tchèque et en Slovaquie pour se séparer des populations internes de tsiganes. Mais ces murs seront vite détruits.

Quant à l’Ouzbékistan, il s’emmure tout seul entre 1999 et 2009 avec des remparts de 3 515 km pour se protéger de l’immigration de ses voisins et de leurs trafics, et l’année suivante l’Inde divise le Cachemire en deux par un mur de 550 km, en plein Himalaya.
En 2005 le sultanat de Brunei construit un mur de 20 km contre la Malaisie. L’année suivante, la Chine aménage une barrière de fils de fer barbelés le long de sa frontière avec la Corée du nord sur 1 416 km, et les États-Unis commencent leur mur de séparation avec le Mexique pour lutter contre l’immigration clandestine et les trafics de drogue. Long aujourd’hui d’un peu plus de 1 000 km, il a été construit sous les présidents Clinton, Bush et Obama, mais pas par Donald Trump malgré une propagande qui tente de laisser croire le contraire.

En 2007, c’est au tour du Brésil de construire son mur contre la Bolivie et le Paraguay pour les mêmes raisons. En 2013, il annoncera vouloir construire d’autres murs contre ses autres voisins.
2007 encore, l’Inde a entrepris la construction d’un autre mur qui devrait atteindre les 700 km pour se protéger du Pakistan tandis qu’à l’intérieur même de Bagdad on édifie un mur pour séparer les populations sunnites et chiites.
2012 : la Grèce érige des barrières sur sa frontière turque pour lutter contre l’immigration.
En 2014 l’Arabie saoudite a terminé son mur ultra moderne le long de l’Irak, et la Turquie a lancé la construction d’un mur la séparant de la Syrie (achevé en 2017).

2015 la Hongrie commence l’édification d’un mur de 175 km le long de la Serbie, de la Croatie et de la Roumanie pour se protéger d’une immigration devenue incontrôlable et la même année le Kenya entame la construction d’un mur de séparation avec la Somalie.
En 2016 la France (c’est la 3e fois que je la cite dans cette liste) a construit son fameux mur de Calais pour empêcher les migrants de monter à bord de camions à destination du Royaume-Uni.

Parmi tous les cas non cités encore, mentionnons brièvement les murs Malaisie/Thailande, Pakistan/Afghanistan, Bulgarie/Turquie, Tunisie/Libye, Espagne/Maroc (enclaves de Ceuta et Mellila), Émirats arabes unis/sultanat d’Oman…

Mais surtout, je veux mettre l’accent sur une info très intéressante : tandis que le monde arabe reproche à Israël le mur qui le sépare des Palestiniens, l’Égypte a élevé depuis 2007 des barrières de 14 km de long le long de la bande de Gaza pour empêcher l’immigration des Palestiniens ! Et là, la communauté internationale est restée silencieuse. EFFARANT. Quant aux Palestiniens, ils n’essaient pas de passer ce mur en creusant des tunnels en dessous et ne s’en plaignent pas. Il est vrai qu’ils n’ont pas grand-chose à tirer de l’Égypte… En tous cas, l’Assemblée générale des Nations unies a voté le 20 juillet 2004 par une résolution la destruction du mur israélien et le paiement de réparations aux Palestiniens. Que n’a-t-elle demandé le paiement de réparations à tous les 65 autres États qui ont édifié leurs murs.

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